En liberté, l’expo extraordinaire de la Fondation Alaïa

Fondation Alaia

C’est en plein cœur du Marais que la Fondation Alaïa œuvre pour la postérité du couturier éponyme. Rue de la Verrerie, dans ce lieu où il a vécu, la Fondation abrite une splendide exposition illustrant son duo avec le photographe Arthur Elgort : un quatre-mains complice sur toile de fond des 80’s, incarné par les plus belles top models de l’époque.

Arthur et Azzedine

L’un est né à New York, l’autre à Tunis. L’un aspire à devenir peintre, l’autre envisage de devenir sculpteur, mais c’est finalement dans des disciplines différentes que les deux hommes se réalisent.

Azzedine Alaïa rêve grand, et part pour la France dans le but de conquérir Paris. Il devient alors le couturier privé et le confident des dames de la haute (Simone Zehrfuss, Louise de Vilmorin), jusqu’à ce que Thierry Mugler lui-même l’encourage à devenir créateur à la fin des années 70.

Dans le même temps, Arthur Elgort troque son Polaroïd contre un Nikon, et n’a de cesse d’ouvrir son champ d’expérimentations photographiques. Le magazine Vogue lui fait de l'œil : en un an, ses clichés et sa réputation se répandent comme une traînée de poudre dans le tout New York, et le succès est au rendez-vous.

Une rencontre au sommet

Inévitablement, le chemin des deux maestri se croise à Paris. Tous deux font preuve d’une rigueur qui ne faillit jamais, et s'adonnent ensemble au jeu de l’innovation : le monde est en mouvement, leur travail aussi.

L’élan corporel des sublimes muses d’Alaïa (Naomie Campbell, Christy Turlington, Grace Jones…) donne vie à ses créations, qu’Arthur Elgort immortalise en noir et blanc. Ses photographies révèlent avec virtuosité la fugacité d’un geste, et l’impulsion sublime du vêtement qui l’accompagne, si bien qu’on ne sait plus lequel des deux (créateur ou photographe) fait l’apologie de l’autre.

Une rêverie déambulatoire d’une autre époque

Rendez-vous sous la Verrerie pour découvrir la scénographie de cette exposition. Le dialogue entre mode et photographie y est explicite, et sublime la relation professionnelle et amicale de ces deux personnalités.

Sur chaque photo, une muse des 80’s porte les créations d’Azzedine Alaïa. Les pièces (robes, manteaux) correspondantes trônent fièrement aux côtés de ces superbes clichés : l’occasion de les contempler en plein mouvement sur les corps sublimes des mannequins qui les portent en photo, et figées en vrai pour la mise en scène, afin de mieux admirer les détails et la perfection de ces chefs-d’œuvre. 

Azzedine Alaïa, Arthur Elgort - En liberté, jusqu'au 20 août 2023 à la Fondation Alaïa,
ouvert tous les jours de 11h à 19h 

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