Les restos éphémères dont tout le monde parle

Petrossian

On les suivrait au bout du monde, et pourtant ces chef·fe·s ne possèdent pas (encore) leur propre restaurant. Ou bien, groupés ensemble pour un projet commun d’envergure, ils créent un buzz tel que les réservations s’arrachent déjà.

Mohamed Cheikh, Céline Pham, Adrien Cachot et la team de choc montée par Alain Ducasse s’installent le temps de résidences food hautement désirables dans les lieux les plus en vue de Paris. Tour des (presque) propriétaires.

© Instagram/@pascal_ito_officiel et © Matteo Carassale

Mauro Colagreco chez Anahi

Le chef ? Chef du “meilleur restaurant du monde” (2019) aka l’ultra-convoité Mirazur de Menton, Mauro Colagreco n’a jamais pris la grosse tête. Invité à célébrer la réouverture d’Anahi avec une nouvelle carte éphémère autour de la viande et de l’Argentine évidemment, on l’a même aperçu éplucher lui-même quelques pommes de terre, comme un commis 3 étoiles. Et pourtant, c’est bien en star qu’a décidé de l’accueillir Riccardo Giraudi, propriétaire des lieux et importateur exclusif des bœufs les plus précieux au monde. Une collab’ évidente et qui marche particulièrement bien dans ce décor si unique et festif animé par Carmen, la Madrilène et ex-taulière de ce lieu du soir qui vous racontera ses amitiés avec ses clients et amis parmi le gratin de la mode, dont John Galliano et Haider Ackermann.

À la carte ? Empanadas de filete démentes et légères aux olives de Kalamata (22 €), salpicon façon salade relevée de filet de bœuf mi-cuit (28 €), tarte fine au oignons et beurre fumé (19 €) pour les entrées. En plat, au choix, le fondantissime cœur d’entrecôte de Black Angus américain (64 €) ou la papillote de poisson blanc selon arrivage (32 €), le tout servi avec de grands gnocchi poêlés (12 €) et une tombée d’épinards à la crème (12 €). On arrose évidemment le tout d’une bonne bouteille de rouge argentin, avant de passer au sucré avec une tarte au chocolat démente et une poire pochée au Malbec, divinement épicée.

Chez Anahi, 49 rue Volta, Paris 3e. Réservations au 01 83 81 38 00

Céline Pham chez Petrossian

La cheffe ? Elle est la “face” la plus cool et pointue de la nouvelle génération gastronomique française. Sa singularité ? Après avoir fait appris ses classiques chez Ferrandi et une formation parfaite dans les institutions préférées du Fooding  (Ze Kitchen Galerie, Saturne, Septime), Céline Pham a quitté les rails des grandes brigades pour leur préférer le nouveau statement très en vue de cheffe nomade, enchaînant les résidences prisées et dîners privés. Son nouveau rendez-vous à truster ? Les salons très secrets de Petrossian où Céline Pham vient d’ouvrir une table d’hôte éphémère de 20 couverts cet hiver. Le must-eat ultime.

A la carte ? Un menu unique en 5 plats créations (110 €) où l’on retrouve l’ADN très végétal et les influences vietnamiennes de Céline Pham qu’elle fait matcher avec les produits iconiques de Petrossian. Ça donne des amuse-bouches déments (rouleaux de crabe royal avec avocat sicilien et soba, brioche au pain noir et cœur de saumon). Puis : betteraves, œufs de truites, noru et capucines, anguille, salsifis rôtis et caviar avant un bœuf fondant aux 5 épices. Pour clore en beauté les hostilités : un miso de haricot rouge et une glace genmaicha.

© Pushan Bhowmick

Jusqu’au 23 décembre. Réservations sur www.restaurant.petrossian.fr 144 rue de l’Université, Paris 7e.

Mohamed Cheikh à La Réserve

Le chef ? Lauréat de la dernière édition de Top Chef, Mohamed Cheikh a rempli Manzili tout l’été avec sa cuisine méditerranéenne relevée à la perfection. Son grand ami et mentor Jérôme Banctel, chef de La Pagode de Cos au palace La Réserve, l’invite pour deux mois à prendre possession de sa cuisine. Dans le décor intimiste de l’ancien hôtel particulier de Pierre Cardin, Mohamed Cheikh ne déçoit jamais et déroule un menu ensoleillé avec une priorité accordée aux assaisonnements parfaits et aux cuissons respectueuses du bon produit.

À la carte ? Déjà, de belles assiettes à partager et entrées généreuses (on ne se refait pas) : poulpe, carottes glacées au jus et graines de cumin, houmous au zaa’tar, sauce harissa (28 €), chou fleur frit (18 €), cèpes poêlés (22 €). Ensuite, les légères fettucine maison au homard et estragon (58 €) et les Saint-Jacques à la plancha et purée d’avocat au sésame grillé, vinaigrette passion, kaki et olives Kalamata (42 €).

Jusqu’au 4 décembre à La Pagode de Cos - La Réserve Paris - Hotel and Spa, 42 avenue Gabriel, Paris 8e. Réservations au 01 58 36 60 50 et sur lareserve-paris.com

© Géraldine Martens

Adrien Cachot au Perchoir

Le chef ? On ne présente plus Adrien Cachot, empereur décontracté de la gastronomie 2.0, remarqué jusqu’en finale de Top Chef pour ses associations contemporaines et follement audacieuses. Le Parisien s’envole au Perchoir Ménilmontant et prend la place de la résidence Tontine de Céline Pham. Son projet ? Anoblir la créativité avec des dîners surprises – servis du lundi au vendredi – hautement techniques, évidemment toujours impertinents. Le curieux en redemandent déjà.

À la carte ? On aurait pu s’en douter avec le chef : il n'y a justement pas de carte, et c’est bien là que notre curiosité commence à être titillée : dans son menu dégustation unique (95 €), les plats ne sont pas du tout annoncés. À l’aveugle, quoi ! S’ils le veulent, les clients pourront demander ce qu'ils ont mangé après coup. L’important pour Adrien Cachot ? Apprendre à déguster différemment. Cap ou pas cap ?

Jusqu’à la mi-janvier 2022 au Perchoir Ménilmontant, 14 rue Crespin du Gast, Paris 11e. Réservations sur leperchoir.fr

© The Good Place

ADMO au musée du Quai Branly - Jacques Chirac

Les chefs ? Pendant 100 jours, Alain Ducasse réunit autour de lui les meilleurs chefs du moment, à savoir le Catalan Albert Adrià, le roi de la naturalité Romain Meder, mais aussi la pâtissière Jessica Préalpato et le chef de cave de Dom Pérignon Vincent Chaperon. Leur restaurant éphémère ADMO crée l’événement au musée du Quai Branly - Jacques Chirac : un projet expérimental à la rencontre des gastronomies espagnole et française, qui promet un moment de haute cuisine dans une démarche 100 % durable.

À la carte ? Deux formules : déjeuner ou dîner 7 mets (380 €) ou déjeuner 5 mets (200 €).

Si le contenu des assiettes reste pour le moment un secret bien gardé, la promesse annonce une expérience gustative assez démente qui sublime le bel ingrédient dans un menu résolument créatif sublimé par un champagne d’exception. Un vrai dialogue harmonieux entre ces maîtres dans leurs domaines !

Jusqu’au 3 mars 2022 chez Ombres, le restaurant du Musée du quai Branly –

Jacques Chirac, 27 quai Branly, Paris 7e. Réservations sur admo.lesombres-restaurant.com

© Atelier Mai 98

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