C’est quoi cette série décalée avec Kate Winslet ?

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© HBO

Trois ans après la génialissime série Mare of Eastown, Kate Winslet revient (enfin !) sur le petit écran dans le très attendu The Regime. En six épisodes, la minisérie de HBO raconte la chute d’un régime autoritaire moderne dirigé par la redoutable chancelière Elena Vernham qui devient de plus en plus instable. Une série jouissive aux airs de satire plus vraie que nature.

 

Toute ressemblance avec des personnes existant…

Dans The Regime, tout est fait pour que les spectateurs fassent le lien avec les anciennes dictatures au temps de l’URSS, mais surtout avec la Russie de Vladimir Poutine. Alors que l’histoire se déroule dans un pays imaginaire d’Europe de l’Est, qui ne porte volontairement pas de nom, arrestations arbitraires, soulèvements, complots, disparitions et meurtres suspects rythment le quotidien de la dictatrice qui cherche à créer une “nouvelle Europe”. Le tout sans oublier de poster une story de son armée envahissant un pays voisin… 

Sortie pile deux ans après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, The Regime reste avant tout une comédie truffée d’humour noir qu’il faut prendre au millième degré : situations loufoques, extravagances et personnages excessifs sont au rendez-vous. Tout est dans la démesure et la décadence, jusqu’à la musique folklorique signée par le maître Alexandre Desplat (La forme de l’eau), dont les airs nous envoient tout droit en Europe de l’Est, à l’instar des somptueux décors du palais qui rappellent fortement le château de Versailles et le Kremlin.

 

Place à la chancelière Winslet

Sans aucun doute, Kate Winslet maintient la série à flot. Paranoïaque et hypocondriaque, son personnage d’Elena Verham n’hésite pas à se salir elle-même les mains pour rester en place au pouvoir. Mais globalement, elle fait plus rire que peur, surtout quand elle parcourt les couloirs de son palais dans un trône hermétique pour se protéger d’éventuelles bactéries.

Le côté effrayant est assuré par Matthias Schoenaerts (De rouille et d’os). L’acteur belge interprète l’incontrôlable soldat Herbet Zubak et confident de la despote, lui servant surtout de faire-valoir. Joie ultime, on retrouve au casting Guillaume Gallienne (Guillaume et les garçons à table), toujours aussi théâtral dans le rôle du “Premier monsieur” qui suit partout sa femme comme un petit toutou. Résultat : une scène d’anthologie lors des vœux de Noël… Chacune de ses apparitions réjouit et vaut le coup d'œil. Pssst… Hugh Grant fait son apparition, mais on ne vous spoilera pas son rôle !

Un épisode disponible tous les lundis sur le Pass Warner via Prime Video à partir du 4 mars.

Et toujours...

Quand une série sort avec Nicole Kidman, c’est forcément un succès. Après l’incroyable Big Little Lies, The Undoing et Nine Perfect Strangers, l’actrice australienne revient sur le petit écran dans Expats créée par Lulu Wang. La mini-série, disponible sur Prime Video à partir du 26 janvier, se concentre sur la vie de trois Américaines expatriées à Hong Kong qui sont liées par un drame. Bouleversant.

 

La bulle dorée explose

Tout commence lors de la fête d’anniversaire de Clarke (Brian Tee), un riche homme d’affaires américain qui a émigré à Hong Kong pour son travail en emmenant avec lui sa femme Margaret (Nicole Kidman) et ses enfants, pour vivre dans une bulle dorée remplie de richesse, de soirées mondaines, d’appartements luxueux et d’employé·e·s à leur service. Malgré cet événement qui devrait être heureux, une ombre plane au-dessus de cette famille à l’apparence parfaite. 

Pourquoi Margaret est-elle déprimée ce soir-là ? Que s’est-il passé pour qu’elle veuille louer un appartement pour se retrouver seule, loin de son mari et de ses deux enfants ? Quant à son amie Hilary Starr (Sarayu Blue), sa voisine elle aussi femme d’un riche expat’, elles ne se parlent plus. Sans mentionner la présence de Mercy (Ji-young Yoo), une jeune américano-coréenne, venue en Chine après ses études, qui perturbe ces deux femmes. La raison derrière ces tensions ? La disparition de Gus, le plus jeune fils de Clarke et Margaret. 

Cette tragédie est au cœur d’Expats, série adaptée du livre à succès The expatriates de Janice Y.K. Lee. Pourtant, le drame ne devient qu’un prétexte pour dresser le portrait de ces trois femmes brisées. Peu importe la richesse de l’une, la pauvreté de l’autre, leur couleur de peau ou leur éducation, chacune doit en subir les terribles conséquences. On suit avec passion la vie de ces femmes qui tentent de se reconstruire malgré la culpabilité et le chagrin qui les rongent.

 

Un trio féminin gagnant

Éblouissante, Nicole Kidman prend aux tripes dans ce rôle de mère qui peine à se relever face à l’impensable, nous embarquant dans son chagrin sans jamais tomber dans le pathos. Mais elle n’est pas la seule star de cette série. Face à elle, Sarayu Blue, un visage bien connu du petit écran aux États-Unis (Mes premières fois), embrasse son personnage de Hillary, qui tente tant bien que mal de reprendre le contrôle sur son mariage face à l’infidélité, sous couvert de relation conflictuelle avec ses parents et de questionnements quant à son désir de maternité. C’est justement la force de cette série qui ose montrer à la fois le chagrin incommensurable d’une mère, et une femme qui pense qu’il est préférable de ne pas avoir d’enfant. Le tout sans jamais juger aucun des deux protagonistes pour leurs choix et leurs actes.

Enfin, Ji-young Yoo (Le ciel est partout), étoile montante du cinéma hollywoodien, complète ce trio resplendissant : insondable et déroutante, elle est sûrement le personnage le plus intrigant de l’histoire. Est-elle avide de richesse ou cherche-t-elle simplement sa place dans ce monde ? L'actrice de 24 ans nous entraîne habilement dans sa tourmente.

 

Des rôles secondaires d’importance

Alors que la série repose sur ses trois femmes fortes en qui chacune peut s’identifier, d’autres destins sont seulement survolés. Parmi elles : une riche amie de Hillary qui compte quitter son mari, la seule et unique amie de Mercy et surtout les employées de maison qui font souvent leur apparition. La série n'apporte malheureusement pas de réponse sur ces personnages secondaires qui méritaient d’être mis plus en avant. Dommage, car il aurait été passionnant de découvrir ces employées - toutes des femmes - à la fois nourrices, cuisinières et femmes de ménage, qui deviennent pour certaines des mères pour les enfants qu’elles gardent… et des mères de substitution pour leurs patron·ne·s. 

Personnages centraux de la série, elles sont le contrepoids des riches expats’ : elles viennent d’autres pays d’Asie, sans un sou, dans l’espoir de trouver un travail mieux payé. Laissant derrière elles leur famille et leurs propres enfants, elles sacrifient leur vie pour la passer auprès d’une nouvelle “famille”. L’ensemble de ces femmes vaut le détour pour cette série qui marquera ce début d’année.

Expats, un épisode disponible chaque vendredi sur Prime Video à partir du 26 janvier.

Courtesy of Prime Video - Amazon MGM Studios

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