Les meilleurs romans fraîchement débarqués en librairie

Rentree Litteraire

Le premier roman de la scénariste Alice Winn, le dernier livre de David Foenkinos, une ode touchante au père par Nina Bouraoui : la très attendue rentrée littéraire s’avère pleine de belles surprises. La team de Do It In Paris s’est chargée de faire le tri parmi les centaines de nouveaux romans pour vous en délivrer les pépites.

 

Une histoire d’amour sous les bombardements

Le bon bouquin : Les Ardents de Alice Winn

Pour qui ? Les amoureux·ses de l’amour en quête d’un roman poignant. 

Le pitch. 1914, dans un pensionnat de la campagne anglaise. Henry Gaunt, à moitié Allemand, est occupé à mener sa propre bataille – un engouement dévorant pour son meilleur ami, le très charmant Sidney Ellwood – sans se douter que ses sentiments sont réciproques. Alors que la haine envers les Allemands ne cesse de croître, Gaunt, qui vient d'avoir 18 ans, est contraint par sa mère de s'enrôler. À la grande horreur de ce dernier, Ellwood se précipite pour le rejoindre au front. Si la guerre est certainement la métaphore parfaite des ressentis d’adolescents, l’amour trouve difficilement sa place sur les (réels) champs de bataille.

Alice Winn signe ici un premier roman envoûtant. Elle s'intéresse à un sujet encore trop peu exploité : les histoires d’amour entre hommes durant la guerre. Mordue de scénarios bien ficelés, l’auteure écrit avec une clarté cinématographique. L’intrigue est brillamment menée, l’écriture est fluide, les personnages sont poussés et les émotions complexes. In Memoriam est à la fois épique et intime, humoristique et profond : un rendu vivant de la folie et de l'héritage de la Première Guerre mondiale vu à travers le prisme d'une histoire d'amour d'écolier. Brillant ! 

 

Une lettre d’amour au père

Le bon bouquin : Grand seigneur de Nina Bouraoui 

Pour qui ? Tous·tes lecteurs·trices en quête d’un roman intime, qui n’ont pas peur des grands tourments de la vie.

Le pitch. Quand l’idée de sa disparition me quitte, je me transporte au temps d’avant, sans la maladie, un temps qui paraît ne pas avoir été occupé depuis des années.” Alors qu’elle accompagne son père dans ses derniers instants, faisant face à des émotions encore inconnues, Nina Bouraoui se tourne vers l’écriture. Grand Seigneur est un roman sur la mort et sur la perte d’un être cher évidemment, mais c’est surtout l’histoire d’une (trop) longue attente aux soins palliatifs, ou le dernier seuil de l’humanité comme se plaît à l’appeler l’auteure. C’est aussi un hommage à son père mourant, à tant de souvenirs vivants, de Paris à Alger. 

Nina Bouraoui, à qui l’on doit déjà une flopée de romans géniaux tels qu’Otages et Beaux Rivages, a l’art et la manière de décrypter les sentiments humains. D’une écriture riche de sens et de sensibilité, tantôt incisive et raffinée, tantôt poétique et douce, elle décrit ce qui vient à la frontière avec la mort. Elle aborde les thèmes qu’on rencontre inévitablement à cet instant : la dignité, le pardon, l’acceptation de soi et de sa mortalité. En racontant son père, l’auteure se dévoile, dépeint son histoire, son évolution en tant que femme et livre un roman fabuleusement intime. 

 

Une ode à la vie

Le bon bouquin : La vie heureuse de David Foenkinos

Pour qui ? Toute personne, petite ou grande, qui souhaite se plonger dans un roman sur la vie, la vraie. 

Le pitch. Éric, quadragénaire désabusé, subit sa vie. Le départ soudain de sa femme, le décès de son père, sa solitude et ses nombreuses peurs... Lorsqu’une de ses anciennes amies lui propose un poste au Commerce extérieur, Éric n’hésite pas une seule seconde, il quitte son travail. C’est lors d’un voyage d'affaires à Séoul que sa nouvelle vie commence. Alors qu’il se balade sous la chaleur accablante de la ville, tel un héros de Paul Auster, il tombe sur une boutique Happy Life qui propose de faire vivre le temps de quelques heures un "faux" enterrement afin de redonner goût à la vie. 

Tantôt dramatique tantôt comique, David Foenkinos ne cesse de se réinventer au fil de son œuvre. Après Numéro Deux et La Délicatesse, l’auteur livre ici un roman étonnant, déployant des thèmes universels dans une mise en scène complètement inattendue mais très touchante. Il pose, dès les premières pages, ce qui sera le fil conducteur de l’histoire : “Est ce qu'être confronté à sa propre mort permet de redonner goût à la vie ?”. Le must ? La découverte de cette pratique qui existe réellement en Corée du Sud : une fausse mort, comme une thérapie pour mieux vivre. 

 

La justice vue autrement

Le bon bouquin : Le témoin de Joy Sorman

Pour qui ? Les passionné·e·s de romans de société, qui portent un regard acéré sur notre monde. 

Le pitch. Bart s’infiltre dans le palais de justice de Paris et s’y installe de manière tout à fait clandestine. La nuit, il se cache dans les plafonds pour échapper aux veilleurs et aux caméras. Le jour, il arpente les salles d’audience. Mais que cherche Bart dans ce lieu inhabitable ? Quelles raisons l'ont poussé à quitter sa vie et à orchestrer sa disparition soudainement ? Comment pourrait-il devenir hors la loi, lui qui s’est toujours comporté dans le respect des règles sociétales ? Alors qu’il assiste jour après jour au spectacle de l’(in)justice, sa vision du monde se précise avec, inévitablement, celle de notre société et de ses tarres. 

Si dans son précédent livre, À la folie, Joy Sorman s’était intéressée aux patients et aux soignants d’une unité psychiatrique, elle se penche dans Le témoin sur notre vision de la justice. Depuis toujours, l’auteure explore nos “lieux communs”, ceux qui racontent notre société et le monde qui nous entoure, aussi mystérieux soit-il. De son œil de journaliste, elle observe et décortique les habitudes, se penchant sur les fragilités et les complexités de l’humain.

 

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