Anne-Sophie Pic, la seule chef 3 étoiles Michelin

Anne Sophie Pic

Elle est la digne consoeur de Yannick Alléno ou Eric Frechon. Il y a 10 ans, Anne-Sophie Pic était la quatrième femme au monde, après la Mère Brazier, Marie Bourgeois et Marguerite Bise, à entrer dans le cercle très fermé des 3 macarons Michelin, avec son restaurant Maison Pic, à Valence, dans la lignée de son père et de son grand père… Depuis, la cuisine de la toque star mais jamais starlette n’en finit plus de rayonner à travers le monde et de marquer les grands esprits. Après l’ouverture de sa table parisienne, Anne Sophie Pic vient d’inaugurer une secondeDame de Pic” à Londres qui fait sensation. A l’occasion de la grand messe de la gastronomie du 9 février (la sortie du Guide Michelin et des Grandes Tables) la lady de la gastronomie française a répondu à toutes nos questions gourmandes entre une coupe de champagne et un oeuf à l’anguille en direct du Ritz.

Vous êtes plutôt Michelin ou les Grandes Tables du Monde ?

Les deux ! Cette année, la sortie du guide rouge Michelin a lieu le même jour que Les Grandes Tables du Monde et je pense que le premier met un peu plus de tension aux grands chefs…

Je suis très fière de l’association des Grandes Tables du Monde, que mon mari préside… Il s’agit d’une association amicale avec une connotation très confraternelle, une sorte de club d’amis, ce qui n’est peut-être pas le cas de toutes les associations.

Quant au guide Michelin, il est plus compétitif… Mon grand-père, André Pic, a été un des premiers chefs trois étoiles en France en 1934, puis mon père... Le guide Michelin fait partie de ma vie depuis que je suis enfant.

Vous êtes fière d’être la seule femme 3 étoiles ?

Bien sûr ! J’espère qu’il y en aura d’autres, et il y en aura d’autres !

Attention : je ne suis pas la seule dans le monde car il y a aussi deux Italiennes et deux Espagnoles qui les ont obtenues. Les femmes sont désormais très présentes dans la gastronomie française, ce qui est plutôt réjouissant ! On n’est plus dans cette mentalité où il s’agit d’un métier réservé aux hommes.

Il faut se dire que l’arrivée des femmes dans le monde de la gastronomie est aussi importante que l’époque où les chefs autodidactes sont rentrés dans la profession en y amenant un souffle nouveau comme Michel Bras, pour qui j’avais un émerveillement absolu et qui m’a donné beaucoup de courage. Je pense que les femmes ont vraiment quelque chose à exprimer.

Votre héros culinaire ?

Mon père.

Le cliché qui vous gonfle sur la cuisine dite “féminine” ?

Que ce serait une cuisine mièvre, rigolote sans plus, quoi. Je pense qu’il y a une vraie profondeur dans la cuisine des femmes.

En cas de disette, si vous ne deviez garder qu’un produit... Lequel ?

Le produit que j’adore, c’est le chocolat. C’est le produit qui m’apaise quand je suis stressée.

La table conseillée pour une Parisienne peu habituée aux grands restaurants ?

Commencer par la petite table d’un grand chef. Clover de Jean-François Piège par exemple !

clover de jean françois piège

Clover, 5 rue Perronet, 75007 Paris. Toutes les informations sur www.clover-paris.com

Un lieu où l’on peut dénicher des produits qu’on peut trouver chez vous ?

Sans hésitation ! Allez à la maison Jugetsudo, de Maki Mayorama, pour le thé. C’est une amie avec qui j’ai créé une ligne de thé. Le lieu parfait pour aller boire un thé à Paris.

Maison Jugetsudo, 95 rue de Seine, 75006 Paris. Thés à partir de 16€, plus d'informations sur www.anne-sophie-pic.com

Votre plus joli souvenir gastronomique ?

J’en ai plein et j’en aurai encore… Mais j’ai un souvenir à la fois gastronomique et sentimental : c’était l’été où mon père est décédé en 1992.

J’ai eu l’occasion d’aller à L’Aubergade chez Michel Trama. C’est un de mes derniers déjeuners gastronomiques avec mon père qui tenait absolument à ce que je teste cette table qui venait d’avoir ses 3 étoiles. On commençait tout juste à vraiment parler cuisine puisque je m'apprêtais à commencer... C’est un moment que je chéris tout particulièrement, à la croisée des chemins de ma vie.

Toutes les infos sur www.aubergade.com

Une table où vous aimez retourner encore et toujours ?

C’est difficile, parce qu’il y a beaucoup de chefs à Paris que j’apprécie. J’adore Le Grand Restaurant de Jean-François Piège ou Aux Prés, le bistrot de Cyril Lignac, qui n’est pas loin de chez moi.

le bar des prés

Aux Prés, 27 rue du Dragon 75007, Paris. 01 45 48 29 68. Toutes les infos sur www.restaurantauxpres.com

Une gourmandise qui continue encore et toujours de vous adoucir la vie ?

Plaisir Sucré de Pierre Hermé : un millefeuille noisette praliné que j’ai goûté quand il était encore pâtissier chez Ladurée. Quel souvenir ! Les créations de Christophe Michalak, aussi, me font tomber en pâmoison. Pierre et Christophe sont vraiment deux chefs pâtissiers pour lesquels j’ai énormément d'admiration.

plaisir sucré de pierre hermé

Votre junk-fooderie préférée ?

Tout ce qui est frit. J’adore les choses très croustillantes avec des petites mayonnaises herbacées… Le fish and chips ! J’aime les choses qui ont du goût…

fish and chips

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