Tout s’est bien passé : que vaut vraiment le dernier Ozon ?

Tout S Est Bien Passe

Après 4 ans d’absence, Sophie Marceau fait un retour très attendu en montant les marches du Festival de Cannes en mai dernier pour l’un des films de la sélection officielle : le dernier long métrage de François Ozon, Tout s’est bien passé, en salle mercredi 22 septembre.

Un pitch tiré du roman d’Emmanuèle Bernheim

Ce film, c’est l’adaptation du roman éponyme d’Emmanuèle Bernheim, amie de longue date et coscénariste de quatre des films d’Ozon avant de disparaître brutalement en 2017.

Récit autobiographique consacré à la fin de vie de son père, Tout s’est bien passé aborde le sujet de l’euthanasie et du droit à mourir dans la dignité, sous l’angle du pardon, de la résilience et de l’humour.

À 85 ans, André Bernheim (André Dussollier), riche collectionneur d’art et très mauvais père, est hospitalisé après un AVC. Lorsqu’il se réveille, diminué et incapable de profiter des bonheurs simples de la vie, il demande à sa fille aînée, Emmanuelle (Sophie Marceau), de l’aider à en finir. Avec l’aide de sa sœur Pascale (Géraldine Pailhas), elle décide, à contrecœur et non sans risque, de faire les démarches pour organiser le suicide assisté de son père dans une clinique suisse.

Un drame qui fait rire

Pas de pleureuse !” ordonne André au moment d’embarquer dans l’ambulance qui doit l'amener jusqu’en Suisse.

Cette réplique, c’est aussi l’intention d’Ozon lorsqu’il reprend le roman : loin de tomber dans la polémique étouffante “Pour ou contre l’euthanasie ?”, on prend part à la course effrenée d’une famille bourgeoise parisienne prête à tout pour réaliser l’ultime souhait du patriarche autoritaire et mégalo jusqu’à la fin… Tout cela sur un ton mordant, ironique, voire franchement drôle. Ou l’art de mettre de la vie dans la mort.

Un casting 5 étoiles

De Catherine Deneuve à Isabelle Huppert, Ozon a l’habitude de mettre en scène les plus grandes actrices françaises. Pourtant, il y en a une avec qui il rêvait de travailler depuis des années et qui ne cessait de lui échapper : Sophie Marceau. Avec Tout s’est bien passé, Ozon mise sur le côté naturel de l’actrice dont le public raffole, et lui offre l’un des rôles les plus puissants de sa carrière.

La palme revient à la prestation extraordinaire d’André Dussollier (André) qui prend les traits d’un homme charismatique qui perd tout à la fois son indépendance, son éloquence et sa capacité à jouer du piano, sa plus grande passion. L’acteur alterne entre moments d’émotions et traits d’humour avec une justesse infinie, et délivre une prestation tout simplement sublime.

À noter : les apparitions troublantes de Charlotte Rampling (la femme d’André), qu’on avait par ailleurs trouvée remarquable dans Benedetta.

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