À la découverte des jardins d’Albert Kahn

© CD92, Musée Départemental Albert-Kahn.

C’est la promesse d’une balade apaisante et enivrante en un coup de Navigo… Le musée départemental Albert Kahn s’offre une nouvelle exposition retraçant en images l’évolution des jardins du philanthrope. “Natures vivantes. Images et imaginaires des jardins d’Albert Kahn” dévoile des archives inédites témoignant de l’amour de Kahn pour le monde végétal. L’occasion parfaite de s’offrir en prime une balade dans les jardins extraordinaires du musée pour admirer et sentir ses fleurs en vrai. On vous embarque !

 

Un voyage dans le temps

Albert Kahn avait un projet fou : réaliser un jardin reflétant une utopie, un monde en harmonie. Dès 1895, il s’affaire à ce projet en acquérant des parcelles à Boulogne-Billancourt. Résultat ? Une propriété verdoyante de 4,2 hectares composée de jardins français, anglais, japonais et des forêts. Ce lieu si paisible abrite des centaines de plantes et de fleurs plus colorées les unes que les autres. Pour garder une trace de ce jardin et de celui de Cap-Martin au bord de la Méditerranée, aujourd’hui disparu, l’extravagant banquier a engagé des photographes et des opérateurs qui auront réalisé , entre 1900 et 1931, des dizaines de milliers d’autochromes (photographie en couleur sur plaque de verre) et des films.

Agaves tentaculaires, palmiers solitaires, bananiers fragiles secoués par le vent, pinède jardinée, tapis fleuris d’iris, de renoncules et de primevères de Chine… Ces clichés constituent une source inestimable pour savoir à quoi ressemblaient les jardins d’Albert Kahn durant les 30 premières années du XXe siècle et à différentes saisons. Un moyen de voyager dans le temps en admirant les couleurs de ces fleurs exotiques grâce à l’autochrome qui magnifie les couleurs de ces espèces. Magique !

 

Un promoteur des techniques et des sciences

Au-delà de leur intérêt esthétique, Albert Kahn voyait dans ces jardins un atout scientifique majeur. Pour immortaliser les espèces, il finançait des artistes et des techniciens qui pouvaient développer leurs techniques et savoirs, comme le procédé Keller-Dorian (restitution des couleurs au cinéma), le cinématographe - l’ancêtre du cinéma apparu à la fin du XVIIIe siècle - ou encore l’agrandissement et les accélérations pour pouvoir observer l’évolution du cycle d’une fleur. Albert Kahn a même fait installer un laboratoire d’étude du vivant dans sa propriété parisienne qu’il a confié au pionnier du cinéma scientifique Jean Comandon. Ça donne des mises en scène spectaculaires de la faune et de la flore du jardin de Boulogne à la façon d’un herbier géant aussi documenté que remarquable.

 

Merveilleux jardins

En plus d’en apprendre plein dans ce lieu extraordinaire, on y découvre un jardin immense et sublime. Comprenant sept espaces différents dont un jardin à la française, un cottage anglais, un village japonais et même plusieurs forêts, cet havre de paix à deux pas de Paris symbolise la possible cohabitation de différents paysages.

Avec son esprit 100 % zen, le jardin abrite de nombreux bâtiments, dont une magnifique serre blanche avec des plantes exotiques, des bâtiments japonais achetés par Albert Kahn lui-même, une roseraie, et même un petit pont rouge façon nippone. Une bonne manière de découvrir l’architecture du monde dans cette mini-excursion complètement dépaysante !

Natures vivantes. Images et imaginaires des jardins d’Albert Kahn jusqu’au 31 décembre. Musée ouvert du mardi au dimanche de 11h à 19h. Dès 5 €. Informations et réservations en ligne.

© CD92, Musée Départemental Albert-Kahn, Willy Labre et Olivier Ravoire. 
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