Une ville désertique dans les États-Unis de 1955, un veuf surmené qui essaie de gérer ses 4 enfants, une star de cinéma en pleine répétition… et même un alien qui déboule en plein milieu. Mélangez le tout, secouez bien et vous obtiendrez la recette d’Asteroid City, le dernier film un peu #WhatTheFuck, mais extraordinaire, de Wes Anderson, en salles le 21 juin. On vous raconte ce qu’on en a pensé.
Un ovni artistique
Deux ans après son très remarqué The French Dispatch, Wes Anderson livre cet été un film qui, sur le papier, parait assez simple. Des enfants surdoués sont conviés à Asteroid City afin d’être récompensés pour leur invention. Là, un être venu d’ailleurs débarque pendant la cérémonie, perturbe la suite des évènements et mène à un confinement de la ville. Oui mais voilà. En réalité, Asteroid City est le nom d’une pièce créée exprès pour être retransmise à la télévision : le film jongle donc sans cesse entre celui en couleur et la création de la pièce en noir et blanc, créant forcément des situations rocambolesques. Avec toujours sa recette gagnante (un univers kitsch à mi-chemin entre théâtre et cinéma).
Wes Anderson propose une mise en abyme du monde du théâtre avec une certaine critique de l'entertainment. Toujours poussé·e·s à aller plus loin dans un scénario incongru pensé pour divertir des gens depuis leur salon, les comédien·ne·s cassent la frontière entre fiction et réalité, se jouant de références cinoche à la sauce US, des films de cowboys en passant par les Looney Tunes.
Un casting de haute volée
Le point fort d’Asteroid City ? Des personnages aussi attachants que maladroits servis par un casting cinq étoiles. À commencer par Scarlett Johansson interprétant presque son propre rôle en actrice célébrissime dépassée par les obligations de la parentalité, mais aussi un Tom Hanks assez kiffant en grand-père tyrannisé par ses petites filles super weirdos mais follement adorables ou encore une Tilda Swinton touchante à souhait dans son personnage de scientifique passionnée, la tête dans les étoiles. À noter aussi : un caméo assez LOL de Steve Carell en patron de camping et une apparition émouvante de Margot Robbie.
OK, mais ça parle de quoi ?
Asteroid City se présente comme une véritable réflexion sur l’attente que subissent les personnages mis en quarantaine après leur rencontre avec l’alien, en plein contexte de conquête spatiale. Avec langueur, des relations se nouent et se dénouent, dans un mélange d’euphorie et de mélancolie, toujours ponctué d’un humour acide, la marque de fabrique de l’univers andersonien.
Loin de se résumer à son scénario, le film se présente comme une réflexion sur l’ennui, rappelant non seulement les confinements successifs des dernières années, mais plus généralement le spleen ambiant planqué sous les paillettes. Dans un décor de carton-pâte kitschissime saturé de détails rétro, le film, parfois acerbe, délivre une satire du showbusiness des 50’s qui cachait ses névroses et ses bavures derrière le sourire charmeur de ses stars.
Par le détachement apporté par un décor de bande dessinée, le film aborde des sujets profonds avec une extrême légèreté qui sied à merveille à la bizarrerie du réalisateur. Les fans apprécieront, à l’instar des Insta-addicts qui raffolent depuis quelques mois d’une hype Wes Anderson (722k hashtags au compteur) dont l’esthétique léchée sert d’inspiration aux créateurs de contenu 2.0.
Asteroid City de Wes Anderson, sortie en salle le 21 juin. 1h45.
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