5 bons romans à dévorer au mois de juillet

Un transat au soleil, le bruit de la mer et des oiseaux, la douce odeur des fleurs… et évidemment une jolie sélection de livres. Vive les vacances ! La team Do It a concocté une sélection de ses vrais coups de cœur de l’année à glisser dans la valise sans hésitation. Notre reco : un premier récit autobiographique mêlant relation mère/fille et cuisine coréenne, un roman posthume pour Gabriel Garcia Marquez, le dernier roman percutant de Déborah Levy, un récit hors du commun de Jean-Paul Dubois … Suivez le guide !

 

Un roman poignant sous le soleil espagnol 

Le bon bouquin : Hot milk de Déborah Levy.

Pour qui ? Les adeptes de Déborah Levy en quête d'un roman d'introspection au cœur de la chaleur espagnole.

Le pitch. C'est sous le soleil harassant d'Andalousie que Sofia, jeune anthropologue âgée de 25 ans, décide de poser ses bagages. Sa mère, Rose, souffre d'une maladie des os et intègre une clinique quelque peu controversée mais ultra prisée dans la région. Lorsque Sofia croise le chemin d'Ingrid Bauer, une femme sauvage et follement incertaine, ce sont des désirs enfouis et inassouvies qui refont surface. Si cette rencontre lui permettra de se confronter à sa quête d'identité trop longtemps mise de côté, elle aura raison de la relation entre la mère et la fille...

L'espoir de guérison mènera t-il vers cette liberté individuelle que les deux femmes recherchent tant ? Par ce récit subtil et sensoriel, Déborah Levy détricote cette relation complexe entre une mère et sa fille et offre une exploration des luttes intérieurs qu'elles mènent. Elle nous parle avec beauté de cette intrépidité avec laquelle les deux femmes prennent la vie à bras le corps chacune à leur manière.

Pourquoi vous allez adorer ?  Si le roman est sorti dans sa version originale en 2016, il aura fallu attendre près de 8 ans pour que le public français découvre la merveilleuse traduction de Céline Leroy, qui avait traduit la trilogie autobiographique (Ce que je ne veux pas savoir, Le coût de la vie et État des lieux). Déborah Lévy a l'art et la manière de décrire les émotions qui se jouent au sein des relations humaines. Récits aussi sensibles que poétiques, personnages dépeints avec la plus grande justesse... l'auteure n'a plus à prouver son talent. Avec Hot Milk, Déborah Levy livre un roman formidable d'ambiguïté et d'humour, frôlant de près le récit onirique. L'atmosphère y est troublante, les personnages sont décalés et on a du mal à le lâcher avant d'en avoir épuisé tous les sens. 

 

Un doux voyage culinaire en Corée

 

Le bon bouquin : Pleurer au supermarché de Michelle Zauner.

Pour qui ? Les amoureux d’autobiographies, en quête d’un récit d’une grande beauté et qui sort de l’ordinaire

Le pitch. "Garde tes larmes pour quand ta mère sera morte". Le récit s'ouvre sur Michelle, pleurant dans les rayons du H-Mart en quête des saveurs coréennes qui ont bercé son enfance. Sa mère, son ancrage asiatique, vient de mourir, et elle se retrouve en manque de repères. Michelle est enfant unique et, comme de nombreuses filles, a des sentiments ambivalents envers sa mère. Elles sont très complices, notamment lorsqu'elles se retrouvent dans la cuisine ou autour d'une table ornée de plats coréens. Mais Michelle juge sa mère dure et dépourvue d'empathie à son égard. 

Lorsque cette dernière tombe malade, Michelle quitte tout afin de veiller sur elle et l'aider à lutter contre ce cancer foudroyant. Cette période se révèle être pour elle l'opportunité de rattraper le temps perdu, elle apprend des choses essentielles, et découvre que sa mère a ses secrets. "Nous sommes ce que nous mangeons" semble chuchoter Michelle Zauner à travers ces pages, et c'est par la nourriture que les deux femmes continuent d'apprendre à se connaître. Brillant !

Pourquoi vous allez adorer ? Si l'habit ne fait pas le moine, la couverture ne fait pas le récit et ce roman en est le subtil exemple. Si vous souhaitez un roman feel good et facile, vous pouvez passer votre chemin. Michelle Zauner livre ici un récit autobiographique poignant. Elle aborde de manière percutante le deuil et la relation parent-enfant, elle conte le temps qui passe et qui parfois envenime les relations, le tout avec beaucoup de tendresse. Soixante semaines sur la liste des best-seller du New York Times, membre des 100 personnes les plus influentes au monde selon le Time en 2022... Les chiffres parlent d'eux même et pourtant il est difficile de trouver les mots justes pour un tel récit.

 

Les confessions burlesque d’un homme à son psychiatre

Le bon bouquin : L'origine des larmes de Jean Paul Dubois.

Pour qui ? Les admirateurs du talent de Jean Paul Dubois et qui ont envie de le découvrir autrement 

Le pitch. Paul a commis l’irréparable : il a tué son père. Seulement voilà : quand il s’est décidé à passer à l’acte, Thomas Lanski était déjà mort… de mort naturelle. En effet, pour se venger de ce père toxique et sadique, Paul lui a tiré dessus à deux reprises alors que son corps se trouvait déjà à la morgue. S’ensuivra une année de soins psychiatriques nécessaires pour démêler l'histoire et mieux comprendre son acte. 

Entre ces pages est retranscrit le témoignage de cet homme blessé. Ce sont des années de colère refoulée, de sanglots étouffés, de souffrance causé par son géniteurs, en bref l’origine de ses larmes, que Paul confie à son psychiatre. Et par ses mots se dessine un père, ou ce que le monde a de plus moche. Drame burlesque ou comédie noire, le choix est laissé au lecteur de choisir le regard qu’il souhaite porté sur cette œuvre sans pareille. 

Pourquoi vous allez adorer ?  L’humour et la mélancolie s’entremêlent, comme souvent chez Jean Paul Dubois, à qui l'on doit Une famille française et Tous les hommes n’habitent pas la terre de la même façon, pour lequel il avait remporté le prix Goncourt. Il aborde ici avec justesse cet apprentissage de la haute et la vengeance lorsqu’une vie est trop pleine de souffrance, et signe ainsi son roman le plus sombre. Le tout avec en arrière fond une France du futur au climat complètement déréglé ou il pleut sans discontinue, s’essayant ainsi pour la première fois au roman d’anticipation. 

 

Une histoire érotique sous le soleil des Caraïbes

Le bon bouquin : Nous nous verrons en août de Gabriel Garcia Marquez.

Pour qui ? Les nostalgiques d’un des auteurs colombiens les plus talentueux de son temps

Le pitch. Ana Magdalena Bach est une femme d'habitude : chaque 16 août, elle prend le ferry pour se rendre sur la tombe de sa mère, bouquet de glaïeuls, nuit à l'Hôtel del Senador puis retour à la maison. Elle est aussi la mère épanouie de deux enfants, et l'heureuse épouse d'un homme aimant et complice. Sa vie change l'année de ses 46 ans, lorsqu'elle fait la rencontre d'un homme, passe la nuit avec lui et trompe ainsi pour la première fois son mari Domenico. Faute de lui déplaire, cette nuit torride deviendra un rituel lorsqu'elle se rendra sur cette île des Caraïbes. 

Désormais chaque été, après être allée rendre visite à sa mère, Ana Magdalena passe la nuit avec un homme. Un évêque en vacances, un tueur en série, un ami d'enfance longtemps perdu de vue,... cette série d'aventures érotiques prendra-t-elle fin un jour ? Lorsqu'elle découvre la raison pour laquelle sa mère a choisi les Caraïbes pour son ultime voyage, toute sa vie est remise en question. 

Pourquoi vous allez adorer ?  Ce très court roman est un inédit posthume de Gabo, mort en 2014, que celui-ci ne souhaitait pas voir paraître. L'auteur avait pour projet d'écrire cinq récits mettant en scène cette même protagoniste. Ses deux fils en ont décidé autrement, suscitant l'indignation de ses aficionados. Et puis finalement, le Prix Nobel, auteur de Cent ans de solitude et de L’amour au temps du choléra continue de briller par son talent pour conter des jolies histoires. Grand auteur du temps perdu, de la solitude, de l’amour et du désir, Nous nous verrons en août ne fait pas exception à ces thèmes. Gabriel Garcia Marquez raconte l'émergence des désirs et l'éveil à la vie intime, sonde ses sentiments, confus, agréables et amers.

 

L’héritage de la terre selon Marion Fayolle  

Le bon bouquin : Du même bois de Marion Fayolle.

Pour qui ? Les amoureux de la campagne française, de l’agriculture et de toutes les traditions ancestrales qui les entourent

Le pitch. Ici, on fait toute sa vie sous la même toiture, on naît dans le lit de gauche, on meurt dans celui de droite et entre-temps, on s’occupe des bêtes à l’étable”. Bienvenue dans la vallée de l'Eyrieux en Ardèche. Les vaches, les poules, les lapins, les prairies et les arbres à perte de vue, voici l’univers dans lequel Marion grandit, entre un étroit logement familial et la ferme de “pépé et mémé”. De son enfance, elle raconte les liens intergénérationnels, l’héritage de ces traditions paysannes, le temps qui passe, la modernité qui prend le dessus. 

Avec Du même bois, elle signe une ode à la ruralité et à une époque désormais révolue, celle de paysans dont le monde ne tournait que par la présence des animaux. Elle aborde sans détour les angoisses et les peurs liées à l'imprévisibilité de la Terre et les failles des ancêtres dont on hérite, c’est d’ailleurs cette notion d’hérédité qu’elle questionne au fond. 

Pourquoi vous allez adorer ? Marion Fayolle, que l’on connaît pour ses dessins et ses bandes dessinées, récompensées à maintes reprises au festival d'Angoulême, livre ici son premier roman. De la mémé au jeune veau en passant par la gamine et l’orphelin, l’auteure peint une fresque familiale si commune et hors du temps, celle d’une ferme dont l’histoire se répète inlassablement générations après générations. D’une écriture simple, directe et sans fioriture, elle dessine des vies saisissantes de vérité et une histoire qui prend un caractère universel.

 

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