Les amateurs de galeries et de musées en témoignent : rien de mieux qu’une belle expo pour s’ouvrir l’appétit ! Solution : s’attabler sur place afin de prolonger le plaisir. Ça tombe bien : nos musées préférés se sont particulièrement creusés cette année, rivalisant de nouvelles tables, décors extraordinaires et terrasses dignes d’un film entre les colonnes de lieux mythiques. Parce que la gastronomie est aussi un art, zoom sur les restaurants jouxtant les plus beaux lieux de culture de la capitale.
Corail au Musée d’Art Moderne de Paris
Le musée. Voisin historique du Palais de Tokyo, le splendide Musée d’Art Moderne campe les abords de la Seine dans l’élégant 16e arrondissement. En ce moment, on y croise l’adorable expo sur Matisse et sa fille, mais c’est aussi le repère d'œuvres d’art de grands noms comme Robert Delaunay, Suzanne Valadon, Modigliani, Louise Bourgeois ou Pierre Soulages. Un incontournable, donc.
Le resto. Une chicissime terrasse éphémère, ouverte jusqu’à la fin des beaux jours, qui semble avoir été transportée du Sud de la France jusqu’au Troca. La vue Tour Eiffel est à couper le souffle dans ce décor luxuriant et décontracté qui remplace Forest, verdi de lauriers et de citronniers et teinté de mobilier aux couleurs orangés et estivales. On s’y prélasse volontiers pour un apéro au coucher du soleil ou un date romantique, tout en se délectant de délicieux cocktails signatures. À tester à tout prix pour entamer l’été avec chic !
Au menu : on entame avec une superbe assiette de cecina de bœuf (25 €) ou des palourdes sauce vin blanc et coriandre aux airs de vacances les pieds dans l’eau (26 €). En plat, les linguine au homard (90 € pour 2) sont à commander absolument, à moins de leur préférer le juteux d’un Chateaubriand sauce au poivre tendre à souhait (49 €). Les plus audacieux se laisseront aller à un gourmand millefeuille vanille-pistache (12 €) ou au dessert du jour de saison, qui clôturent cet élégant repas à ciel ouvert.
Corail, 11 avenue du président Wilson, Paris 16e. Ouvert tous les jours de 12h à 2h.
© Adrien Ozouf
Joli au Musée Carnavalet
Le musée. Saviez-vous que Carnavalet est le musée le plus ancien de la capitale ? Inauguré en 1880 dans les hôtels Carnavalet, il s'implante dans un édifice déjà empreint de l’histoire de France, car Madame de Sévigné y vécut jadis (rien que ça !). On y apprend l’histoire de Paris dans un lieu qui a traversé les siècles, les mouvements architecturaux et vu défiler les grands noms du passé. En ce moment, on vous conseille l’exposition Le Paris d’Agnès Varda, de-ci, de-là, qui y prend ses quartiers jusqu'au 24 août.
Le resto. Niché entre deux hôtels particuliers du 17e siècle, feue la terrasse estivale Fabula laisse sa place à Joli, un restaurant qui cette fois s’étend jusqu’à l'intérieur. Pas de panique : les jardins du Musée sont toujours au cœur du projet, plus beaux que jamais. Entre ces colonnes minérales, son lierre grimpant et ses bosquets à l’ancienne, Joli est un havre de paix entre les murs, à la fois calme et romantique. On se délecte de la vue à la lumière de ballons lumineux flottant dans la cour, en dégustant des assiettes estivales, dressées comme des œuvres d’art, à l'image de son emplacement. À la carte, des classiques de la gastronomie française revisités par un chef formé à Tokyo, Issac Romero, qui n’hésite pas à twister des recettes de bistrot chic en ajoutant des inspirations japonaises.
Au menu. Nos recommandations ? L’aubergine fondante à souhait, caramélisée au miso (12 €), le crudo de daurade, framboise et poivre rouge aussi beau que bon (18 €) et les pêches fleuries. Pour le plat de résistance, foncez vers la poitrine de porc confite, qui est peut-être la meilleure de Paris (22 €), ou le coquelet entier fumé pour deux, qui se marie à la perfection avec son jus réduit aux mirabelles (56 €). En dessert, on craque pour un fraisier vanille et citron vert (18 €) ou la nage végane aux fruits rouges (16 €) pour finir sur une touche rafraîchissante, une carte signée par la chef pâtissière Paloma Laguette. Difficile de résister aux cocktails du mixologue Clément Brousset, qui travaille les spiritueux et s’inspire des éléments végétaux du jardin.
Joli, Musée Carnavalet, 16 rue Francs-Bourgeois, Paris 3e. Ouvert du mardi au samedi de 19h à 1h.
© Maki Manoukian
Les Petites Mains au Musée Galliera
Le musée. Ancien palais muséal de la duchesse de Galliera, le Palais Galliera trône sur la colline de Chaillot en plein 16e. C’est aujourd’hui LE musée de la mode et de ses aficionados à Paris. Il offre en ce moment à Rick Owens sa première exposition parisienne dédiée, investissant ses salles des pièces les plus emblématiques du génie de l’anti-fashion et roi de la transgressivité.
Le resto. Au pied du Palais, dans un square arboré face à la tour Eiffel, difficile (impossible ?) de faire plus merveilleux que l’emplacement des Petites Mains, la terrasse éphémère du musée le plus mode de Paris. Cette année, c’est le chef Youssef Gastli qui y a pris ses quartiers pour délivrer une carte bistronomique françaises aux inspirations tunisiennes de son enfance. Notre spot chouchou ? Sous les colonnes, en haut des escaliers, pour surplomber le jardin avec un panorama dingue sur la Dame de Fer.
Au menu. On ne badine pas avec les saveurs dans cette jolie terrasse ! Velouté de petit pois au crudo de crevettes et aux pêches marinées (20 €) ou tartare de daurade servi sur une tomate ananas (18 €) s’avèrent essentiels pour entamer dignement le repas. Ensuite, on succombe au pavé de lieu jaune cuit au vin blanc (33 €) ou au filet de canette grillé à la plancha avec son jus de volaille à la cerise (28 €). Retour aux basiques réconfortants avec les desserts classiques revisités par Paloma Laguette comme la surprenante mousse au chocolat au miso rouge et son riz soufflé ou le Paris-Brest au tahini (16 €). Pour trinquer : l'ultra-noir Espresso-Négroni se déguste en hommage à Rick Owens et fait écho à la palette du créateur de Temple of Love. Vous avez dit couture ?
Les Petites Mains, 10 Avenue Pierre 1er de Serbie. Déjeuner du mardi au vendredi de 12h à 14h30, et le week-end de 12h à 16h. Dîner du mardi au samedi, sur réservation, de 19h30 à 22h.
© Maki Manoukian - Pierre Lucet Penato
Le Café Pyramide au Musée du Louvre
Le musée. Faut-il vraiment vanter les mérites du musée le plus visité au monde, qu’habitent les œuvres les plus mythiques telles que La Joconde, La Vénus de Milo ou encore Le Radeau de la Méduse ? Actuellement, le musée consacre une grande exposition aux Mamlouks, esclaves militaires devenus souverains, qui ont dirigé de leur puissance guerrière l’Égypte et la Syrie du XIIIe au XVIe siècle.
Le resto. Niché sous l’iconique pyramide du musée, le charmant Café Pyramide propose une carte de bistrot revisitée, vive et authentique. Sous la houlette du chef Vivien Durand, on goûte des plats inspirés des collections du Louvre, avec des aliments choisis en circuit court. Le décor fait écho à cet esprit authentique et éthique : Marguerite Cordelle et Maël Esnoux de Studiokokumi ont fait le pari d’une atmosphère de bistrot contemporain, sobre et intemporel.
Au menu. On ouvre le repas avec les indispensables rillettes de Prince de Paris (16 €), escortées d’un divin pain au levain préparé dans le fournil voisin, à la Boulangerie du musée. En entrée, les beaux jours donnent envie de commander les poireaux aux agrumes (15 €), mais, en sortant de l’exposition du moment, on a surtout envie de goûter le mijoté de pois chiches façon Mamlouk. À suivre : une salade de volaille confite, gésiers de canard, grattons de pomme de terre et champignons (24 €), ou une cuisse de canard confite (30 €). En dessert, pas d’autre choix que de se prendre un bon bout de tarte au chocolat de la Manufacture Alain Ducasse (16 €) ! La sympathique glace au lait frais et son crumble aux cacahuètes (11 €) sera quant à elle idéale sous cette chaleur d’été.
Café Pyramide, Pyramide du Louvre, Paris 1er. Ouvert tous les jours de 9h à 18h, sauf le mardi. Nocturnes les mercredis et vendredis jusqu’à 21h.
© Philippe Vaurès Santamaria © Lea Boeglin
Le Restaurant du Musée d’Orsay
Le musée. Installé dans l’ancienne Gare d’Orsay, le magnifique Musée d’Orsay borde la rive gauche et surplombe la promenade Edouard Glissant. Sa spécialité ? L’art occidental de 1848 à 1914. Le musée compte à lui seul plus de 400 toiles impressionnistes et plus de 600 œuvres post-impressionnistes ! On y déambule pour y croiser les chefs-d'œuvre de Manet et de Courbet, La Naissance de Vénus de William Bouguereau ou encore La Nuit étoilée de Vincent Van Gogh. À faire absolument (au moins) une fois dans sa vie !
Le resto. Un joyau classé monument historique et dont les fresques de Gabriel Ferrier et Benjamin Constant tapissent les spectaculaires plafonds. Les chaises pop et colorées signées Jacopo Foggini épousent à la perfection les lustres et dorures, tandis que s’ajoutent à ce nouveau décor un bar, des banquettes et des serviteurs à desserts aux teintes champagnes. On ne peut plus distingué !
Au menu. Parce qu’arpenter l’immense Musée d’Orsay, ça creuse, la carte du chef Yann Landureau, rythmée par les saisons (et les expositions ! ) s'inspire des classiques de la comfort food française revisités à la sauce coquette. Pour démarrer le déjeuner, foie gras et sa brioche toastée (21 €) ou la très fraîche tarte saumon, avocat, et pamplemousse (19 €). Un sympa vol-au-vent de volaille (28 €) fera l’affaire en plat, mais le magret de canard, griottes, girolles et blette (29 €) est à commander absolument. Le joli bar étant la grande nouveauté, on en profite pour succomber aux cocktails dont le Paris-Orléans (Bourbon, Amaretto, Bitters, citron, romarin, 13 €) ou un Zaza Dubonnet (Gin, Dubonnet, citron, 13 €).
Restaurant du Musée d’Orsay, 1 rue de la Légion d'Honneur, Paris 7e. Ouvert du mardi au dimanche de 11h45 à 17h30, nocturne le jeudi soir de 19h à 21h.
Le restaurant est accessible sous réserve d’un titre d’entrée au musée.
© Musiam Paris © Philippe Vaures Santamaria
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