3 sagas familiales à dévorer cet automne

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Secrets de famille, scandales, rebondissements en tous genres, destins contrariés, personnages mémorables… Tels sont les ingrédients indispensables pour une bonne saga familiale. L’ascension d’une famille italienne au cœur du New York du début de siècle dernier, un roman tout en poésie sur l’exil d’un clan et la quête identitaire qui en découle, le récit d’un secret trop bien gardé... Les épopées dynastiques qui nous ont marquées, c’est par ici que ça se passe.

Le bon bouquin : Le secret des mères de Sophie de Baere.

Le pitch. Colette revient dans son Morvan natal, au hameau du Maudit sur les terres familiales, pour veiller sur sa mère mourante. Ce retour aux sources, après de longues années d’absence, la confronte un peu plus violemment aux silences de son père et de son frère, ainsi qu’à la rudesse de sa mère. Alors, le temps de quelques jours, Colette s’engouffre dans  ces non-dits, notamment le silence qui entoure cette nuit de juillet 1969 : un événement qui a tout fait basculer. 

La voici plongée dans les années 50 alors même que les Legendre accueillent Lucien, un pupille de l’État placé dans leur ferme. Marthe, la sœur aînée de Colette, voit sa vie bouleversée par l’arrivée de cet enfant que sa famille élève comme un frère. Ensemble, ils nouent une amitié indéfectible et partagent leurs jeux d’enfants et leurs rêves d’avenir. Jusqu’à la disparition subite de Marthe le 21 juillet 1969, installant un silence et une vie de mensonge. 

Pourquoi vous allez adorer. Après La Dérobée et Les Corps Conjugaux, Sophie de Baere livre une vaste fresque familiale d’une tendresse infinie. Avec ce roman, elle opère une plongée dans un monde rural aux conditions éprouvantes à une époque où les “qu’en dira-t-on” limitaient l’existence des femmes. On y (re)découvre les Petits Paris, ces orphelins placés dans les fermes par l’Assistance Publique, et les maisons maternelles, qui accueillaient les filles-mères afin de les soustraire à la vue du monde et ainsi éviter le scandale. Secrets, poids du passé, traumatismes de guerre, blessures d’enfance... l’écrivaine livre un récit puissant sur l’amour et la maternité, faisant naître par sa plume des émotions humaines justes et sans excès. 

Le bon bouquin : Marcher dans tes pas de Léonor de Recondo.

Le pitch. “La mémoire se travaille, elle n’est pas acquise, elle se cultive.” Ainsi débute ce récit, alors même qu’entre en vigueur une loi autorisant les enfants et petits-enfants de parents contraints à l'exil à obtenir la nationalité espagnole. Nous sommes en 2022 en France et Léonor fait une demande, plongeant ainsi dans les méandres de la mémoire familiale. Elle raconte Enriqueta, sa grand-mère, dont la vie a basculé le 18 août 1936 alors qu’elle prend sa famille sous le bras pour fuir l’Espagne franquiste. Une “grand-mère courage” que l’on découvre dans la voix de sa petite fille, qui l’imagine entre les récits des uns, ses propres souvenirs d'enfance, ses lectures et ses recherches.  

Elle raconte aussi son père, Félix, qui est parti avant d’avoir transmis ses souvenirs espagnols, son exil à tout juste 4 ans, cette enfance dans le Pays Basque et toute cette vie passée dans le silence. Comment vit-on avec une histoire qui n’a pas été racontée ? Léonor se veut la messagère de sa famille, s'attelant à un devoir de mémoire et tentant de construire sa propre identité. 

Pourquoi vous allez adorer. Après Pietra Viva, Point Cardinal ou encore Le Grand Feu, Léonor de Recondo livre une vaste épopée familiale qui s’écrit au présent mais conte le passé, entre l’Espagne et la France, les années 40 et notre époque. Marcher dans tes pas, c’est l’histoire d'un exil, d'un déracinement brutal mais aussi d’une quête identitaire, qui se veut floue parce bafouée par un silence familial. L’écrivaine écrit un texte universel qui se lit comme une longue lettre à sa grand-mère disparue, créant d’emblée une intimité rare entre elle et le lecteur. Le récit joue habilement avec les temporalités, entre passé et présent, souvenir et enquête, mémoire et reconstruction et  alterne même, avec brio, récit intime et poème en prose.

Le bon bouquin : Les Malarazza d’Ugo Barbara.

Le pitch. Qui sont les Montalto, cette famille visionnaire qui, alors même que le monde n’avait d’yeux que pour l’Europe, regardait déjà l’Amérique ? Nous sommes en 1860 lorsque l’histoire débute. Dans la région de Palerme, Antonio Montalto troque ses vignes et ses oliveraies contre un voilier dans l’espoir qu’il le mènera, lui et sa famille, à New York. Un rêve américain qui se construit dans l’espoir de sortir de la pauvreté et de se construire un destin.

De la moiteur de Castellammare au vacarme de la ville qui ne dort jamais, cette histoire est celle d’un empire, celui fondé par les exploits d’Antonio et l’obstination de sa femme Rosalia, qui n’avait pas peur de rêver grand en imaginant une banque américaine dirigée par une femme. C’est aussi l’histoire de leurs six enfants et d’une foule de personnages mémorables qui gravitent autour d’eux. Malarazza signifie littéralement la mauvaise race, et en dit long sur le récit que vous êtes sur le point de commencer. 

Pourquoi vous allez adorer. Personnages hauts en couleurs, paysages envoûtants, suspense haletant, récit cadencé... Ugo Barbara a l’art et la manière de poser des décors, de transmettre une atmosphère et ainsi de livrer des textes admirablement ficelés, qu’on achève avec regret. Avec Les Malarazza, cet ancien chroniqueur judiciaire et scénariste livre une vaste saga familiale guidée par l’audace d’une famille et l’ambition d’une femme bien décidée à réussir. L’auteur oscille entre les troubles de l'unification italienne et les champs de batailles de la guerre civile américaine, le poids de la malédiction et la puissance de la révolution, livrant un roman historique qui sort de l’ordinaire. 

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