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La rentrée littéraire des Parisiennes

Rentree Litteraire

Une fin du monde imminente pour Chloé Delaume, un nouveau récit autobiographique pour Amélie Nothomb, la dernière pièce de Yasmina Reza, l’ultime hommage d’Alexandre Jardin à son frère, Bungalow 21 d’Éric Emmanuel Schmitt,... La très attendue rentrée littéraire est pleine de belles surprises. Do It In Paris s’est chargé de faire le tri parmi les 466 nouveaux romans. Les pépites du moment, c’est par ici que ça se passe !

 

Le plus poignant

Le bon bouquin : FrèresAlexandre Jardin

Le pitch. Cela fait plus de 30 ans qu’Emmanuel Jardin s’est donné la mort. Depuis, Alexandre, son frère cadet, n’a jamais pu se résoudre à prendre la parole ni à verser une larme. Emmanuel, sa soif de liberté, sa générosité, ses erreurs, qui a été toute sa vie durant trop vivant et parfois pas assez. De leurs vacances sur le lac Léman aux années parisiennes, en passant par les différents séjours de l’un en hôpital psychiatrique, l’écrivain sonde ses propres émotions et interroge la dualité de son frère aîné. Il décrit également leur famille recomponsée aux allures compliquées, des parents accros au sexe, des mères abusives et tortionnaires, un père passif… pour expliquer le chemin vers une telle catastrophe. 

Pour qui ? Les lecteurs aguerris en quête d’un récit poignant. Alexandre Jardin est un habitué des récits autobiographiques. Le Roman des Jardin, Le Zubial ou encore Des gens très bien ont marqué les esprits au  fil du temps. Dans Frères, l’auteur rend un ultime hommage à celui qui ne laisse derrière lui qu’amertume, tristesse et désarroi. De sa plume envoûtante et poétique, il évoque ce deuil, ravive le passé, déchire le présent et fait renaître une dernière fois cet être tant adoré, comme pour mieux accepter son départ. 

 

Le plus drôle

Le bon bouquin : James Brown mettait des bigoudis de Yasmina Reza

Le pitch. Yasmina Reza donne ici un second souffle à Jacob Hunter, personnage de la pièce précédente Heureux les heureux. Depuis l’âge de 5 ans, ce dernier idolâtre Céline Dion. Plus qu’un simple fan, il ne fait qu’un avec la chanteuse : il se fait appeler par son prénom et adopte l’accent québécois. Un peu dépassés, ses parents le placent dans une clinique psychiatrique. Ni une ni deux, Céline s’attèle à la préparation de sa tournée mondiale, avec l’aide de son nouvel ami Philippe, un homme blanc qui s'identifie comme noir. Le couple Hunter, quant à lui, tente par tous les moyens de sortir leur enfant de ce carcan dans lequel il s’est enfermé, sans toutefois l’avoir accepté comme il est.  

Pour qui ? Les bibliophiles qui ont envie de se poiler à la lecture d’une bonne pièce de théâtre. À travers les visites du couple Hutner à leur fils et à sa psychiatre, la dramaturge analyse les grandes questions de notre époque : l’identité, le genre, la psychiatrie, les relations familiales, les rapports de force sociaux… Il faut dire que Yasmina Reza, à qui l’on doit déjà les deux fabuleuses pièces Art et Le Dieu du carnage, a le chic d’aborder des sujets compliqués avec ce qu’il faut de légèreté et d’humour. Le must ? La pièce sera jouée au théâtre de La Colline à partir du 14 septembre. 

 

Le plus rocambolesque

Le bon bouquin : Pauvre Folle de Chloé Delaume

Le pitch. L’autopsy, mine de rien, ça se pratique en silence, mais ça en fout partout”, admet Clotilde dès les premières pages du roman. C’est elle la pauvre folle atteind de bipolarité, celle qui n’aime ni les enfants ni les hommes, qui  vit dans un petit appartement parisien avec son chat. Alors qu’elle se trouve, seule et déboussolée, dans un train qui la mène à la fin du monde, elle fait le point sur sa vie. Ce qu’elle espère ? Prendre la bonne décision et repartir du bon pied. Avec mélancolie, colère et désespoir, Clotilde repense à cet homme, Guillaume, homosexuel, en couple, qu’elle a tant aimé et qui n’a jamais cessé de lui filer entre les doigts. Au fil des gares, elle ôte un à un ces souvenirs qui constituent la source même de sa maladie psychique, qui la feront avancer et qui permettront d’éviter la fin du monde… elle en est certaine.

Pour qui ? Les lectrices qui ont envie d’un roman léger, mais pas  trop, qui raconte l’histoire de toutes les femmes. On prend plaisir à retrouver la plume audacieuse et provocatrice de Chloé Delaume, qui s’amuse des conventions, joue avec les mots et nous sert un concentré de drôleries et de joutes oratoires jubilatoires. Le hic ? Le célibat, la sororité, les mouvements #metoo et LGTBQI+, l'homosexualité, la prostitution, l'amour toxique... le lecteur se perd dans cet amas de sujets d’actualités trop importants pour être ainsi enchevêtrés.

 

Le plus mystérieux

Le bon bouquin : L’Enragé de Sorj Chalandon

Le pitch. Vol à l’étalage, rébellion contre agent, complicité dans un incendie… En 1923, Jules Bonneau troque son nom contre le matricule 3462 et intègre la colonie pénitentiaire de Haute-Boulogne, à Belle-Île. Dans cette maison d’éducation, la règle est claire, “Pas une plainte, pas une larme, pas un cri et aucun regret”. 3462 a, quant à lui, d’autres objectifs que de se taire : il veut s’évader. Le soir du 27 août 1934, cinquante-six gamins font le mur. Les gendarmes offrent une pièce de 20 francs par enfant, ouvrant une véritable chasse à l’homme. Aux premières lueurs du jour, tous ont été capturés, sauf un. Un évadé manque à l'appel. Cette histoire est la sienne. 

Pour qui ? Sorj Chalandon, journaliste chez Libération puis au Canard Enchaîné,  n’est pas étranger aux prix littéraires, après avoir raflé le prix Médicis en 2006 pour Une Promesse puis le Grand Prix du roman de l'Académie Française pour Retour à Killybegs en 2011. Dans L’Enragé, l’auteur prolonge l’histoire vraie d’une mutinerie qui s'est déroulée au bagne pour enfants de Belle-Île-en-Mer en 1934, la suite n’est qu’imagination… Pourtant, on retrouve la précision du journaliste et la ferveur de l’écrivain. De sa plume acérée, Sorj Chalandon brosse le portrait d’une société dans laquelle gravite injustices sociales, violence contenue, amitié muette et surtout la hargne des humiliés.

 

Le plus romanesque

Le bon bouquin : Sarah, Susanne et l’écrivain de Éric Reinhardt 

Le pitch. Sarah vit en Bretagne dans une jolie maison avec son mari, ses deux enfants et son art. Elle a tout pour être heureuse et pourtant elle ne se sent plus aimée comme autrefois. Lorsqu’elle s’aperçoit que son mari possède 75 % de leur domicile conjugal, elle quitte la maison familiale pour prendre du temps pour elle. Ce qu’elle ne sait pas encore, c’est que cette décision provoquera un enchaînement d’événements imprévisibles, à commencer par la perte du lien avec son mari. Sa rencontre avec une écrivaine à qui elle décide de confier l’histoire de sa vie va tout changer. Dans ce roman, elle se prénomme Susanne. 

Pour qui ? Les amoureux de destins de femmes pas tout à fait banals. Sarah, Susanne et l’écrivain, c’est le destin d’une femme qui accepte de quitter cette place qu’elle a occupée pendant son mariage pour en trouver une autre, ailleurs, quelque soit la dureté du chemin à parcourir. Parce qu’aucune place n’est attitrée ni éternelle. Dans un subtil jeu de miroirs, Éric Reinhardt construit son récit autour de trois plans, celui de l'écrivain, de Sarah et de Susanne. À travers ce portrait de femme, l’auteur imagine une figure de femme universelle, à qui chacune peut s’identitifer aisément. 

 

Le plus hollywoodien

Le bon bouquin : Bungalow 21 de Éric Emmanuel Schmitt

Le pitch. 1960, Los Angeles. Deux couples de renom prennent leurs quartiers au Beverly Hills Hotel. Dans le bungalow numéro 20, Simone Signoret et Yves Montand sont au comble de leur idylle. Dans le bungalow 21, Marilyn Monroe et Arthur Miller en viennent au fait de leur romance. Les deux femmes nouent rapidement une amitié forte facilitée par ce rapport au monde du cinéma auquel elles appartiennent toutes deux. Mais lorsqu’Arthur s’enfuit, Yves succombe au charme de Marilyn… C’est le début du triangle amoureux qui a défrayé la chronique au début des années 60.

Pour qui ? Les amoureux d’histoires ordinaires de personnages extraordinaires. Si l’on connaît le talent du romancier et l’imagination du nouvelliste, on connaît moins celui d’auteur de théâtre. Pour écrire Bungalow 21, Éric Emmanuel Schmitt a puisé dans l’histoire vraie de cette liaison, épaulé par Benjamin Castaldi, petit-fils de l’actrice française. D’une écriture intense et sensible, l’auteur met en scène la fragilité et les désirs contrariés de ces deux femmes meurtries. Cerise sur le gâteau, la pièce se jouera au théâtre de la Madeleine à partir du 14 septembre. Emmanuelle et Mathilde Seigner y interpréteront les rôles féminins principaux. 

 

Mais aussi…

Psychopompe d’Amélie Nothomb. Les livres d’Amélie Nothomb ne se racontent pas, ils se vivent. Après avoir consacré un récit à son père, Premier Sang, elle se raconte et dévoile l’origine de sa passion pour l’écriture. Fille de diplomate, l’écrivaine déménage régulièrement dans son enfance. De la Chine à New York en passant par la Birmanie ou encore le Bangladesh où elle a connu une expérience traumatique, elle développe une obsession pour les oiseaux, qu’elle envie, notamment pour leur faculté de voler. Elle aborde avec délicatesse son ennui, la solitude, sa sœur et sa famille. Plus tard, elle se découvre un moyen de survoler notre Terre : l’écriture. Avec Psychopompe, l’auteure raconte son métier, sa nécessité d’écrire chaque jour, et l’envol qu’elle a pris en vieillissant.

 

Déserter de Mathias Énard. Mathias Énard, qui a obtenu le prix Goncourt en 2015 pour Boussole, a le talent de convoquer le passé et le présent, de méditer la guerre en conviant la paix, de mêler les paysages de l’Occident à ceux de l’Orient. Plus qu’écrivain, il se veut conteur. Dans Déserter, il conte le destin de deux hommes que tout sépare. Le premier est un soldat qui, en pleine Guerre Froide, fuit les combats. Le second est un survivant des camps de Buchenwald à qui un colloque, organisé le 11 septembre 2001, rend un hommage poignant. Le XXIe siècle saura-t-il ne pas répéter les erreurs passées ? De son écriture poétique, l’auteur aborde ces liens invisibles, ces concordances entre des événements pourtant éloignés dans le temps et interroge ainsi notre notion d’humanité. 

 

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