Dîner dans un bouillon, sortir dans un décor Art déco, s’attabler chez un routier ou mondaniser sur du formica… La canaille et l’esprit titi n’ont jamais été aussi en vogue : l’œuf mayo, les asperges mimosa, le clafoutis et la mousse au chocolat tiennent le haut du pavé et les tables qui ont une âme s’avèrent les spots les plus prisés des Parisien·ne·s branché·e·s. La preuve : tous les grands chefs s‘en mêlent ! Le coolness n’a décidemment pas d’âge...
Chez Fred
Le lieu : ancien bouchon lyonnais installé depuis 1945, juste après-guerre, face à la si jolie promenade Pereire, Chez Fred vient de s’offrir un léger lifting avec un nouveau patron, Laurent Hullo (ex-Monsieur Bleu, Kinugawa), un nouveau chef, Benjamin Lavenne (ex-Procope, Le Georges) et un coup de propre sur les murs. On garde tout de même l’atmosphère titi avec de vieilles affiches Maigret-compatibles, d’anciens menus de nouvel an de 1895, et toujours ce bar en bois presque mythique et les banquettes rouges de rigueur. Fermé le dimanche !
À tester : les divins escargots de Bourgogne (12 € les 6) et la terrine du chef (10 €), le très doux tartare de Charolais (21 €) ou le filet de bœuf sauce au poivre ou béarnaise (38 €) et leur saladier de frites parfaitement crunchy, ou le foie de veau, persillade, purée (26 €), à arroser d’un verre de Côtes du Rhône (8 €). Au dessert, on partage carrément la maousse tarte fine aux pommes et sa glace vanille, croustillante et qui prend toute l’assiette (12 €) ou l’île flottante aux pralines roses (12 €).
Chez Fred 190 bis boulevard Pereire, Paris 17e
Café Lignac
Le lieu : non, le 139 rue Saint-Dominique n’est pas un nouveau bistrot. Cyril Lignac vient de reprendre le flambeau du café de Christian Constant, une “vraie” adresse parisienne d'habitués, digne de Claude Sautet comme d’Emily In Paris. Le Café Lignac, c’est déjà une institution, un lieu qui transcende les modes avec la possibilité de débarquer à n'importe quel moment de la journée pour boire un café, déjeuner sur le pouce, chiller autour d’un petit thé et d’une divine tarte tatin (10 €) en refaisant le monde tout l’après-midi, commander un croque et un Negroni ou carrément une coupe pour trinquer à l’apéro.
À tester : dans le répertoire des entrées, ça canaille ! Œuf mimosa (10 €), artichaut vinaigrette (14 €), soupe à l'oignon (11 €), escargots (12 €) ou encornets à la crème de chorizo (18 €). Si on retrouve le cassoulet culte et trop bon (signé Constant), Lignac pose sa patte : vol-au-vent (38 €), boudin aux pommes et purée de pommes de terre (20 €), chou farci (29 €), filet de bœuf pommes Darphin (36 €) ou pavé de saumon à l’oseille (25 €). Madeleines de Proust du titi parisien, les desserts viennent évidemment de la pâtisserie Lignac où Benoît Couvrant fait des merveilles entre le baba au rhum et le mille-feuilles au praliné et noix de pécan (10 €). Sans oublier un soufflé au chocolat qui fait de l'œil.
Café Lignac, 139 rue Saint-Dominique, Paris 7e
Les routiers stylés des Dumant
Les lieux : avec Les Marchés (16e), Aux Bons Crus (11e) et Aux Crus de Bourgogne (2e), Margot et Félix Dumant ont réussi à installer à Paris l’étonnant mais sympathique concept du “routier” bourgeois. Avec leur talent habituel, les jumeaux misent sur des décors 1900 avec grands miroirs et nappes tantôt blanches tantôt à carreaux et de sympathiques terrasses, tout en amenant une clientèle stylée et en mal de canaille.
À tester : toute la carte bien bourgeoise et absolument extra ! Aux Marches : œufs mayo (6 €), entrecôte béarnaise (22 €) et quenelles (20 €). Le pâté en croûte d’Aux Bons Crus fait des heureux (8,50 €), de même que le croque-monsieur à la truffe d'été (18 €), quand les habitué·e·s des Crus de Bourgogne raffolent de son steak au poivre (29 €) et de la mousse au chocolat et madeleine (10 €). On arrose le tout d’une bouteille de Bourgogne, de circonstance.
Les Marchés 5 rue de la Manutention, Paris 16e, Aux Bons Crus 54 rue Godefroy Cavaignac, Paris 11e, Aux Crus de Bourgogne 3 rue Bachaumont, Paris 2e.
L’Entrecôte
Le lieu : de Neuilly à Saint-Germain, tout le beau monde parisien est encore à la recherche de l’ingrédient secret de la divine sauce de L’Entrecôte, monument historique de la viande addictive et sans chichi où les Américains de passage, les PDG du CAC et les acteurs se bousculent au portillon. Autant dire qu’après un an de privation, faire un tour dans ce monument historique viandard à Marbeuf ou Saint-Germain-des-Prés et retrouver son atmosphère devrait être prescrit sur ordonnance...
À tester : comme d'habitude, un menu unique avec une salade de noix en entrée puis du faux filet tendrissime + une divine sauce magique un peu verte + frites craquantes à souhait et à arroser des vins bio du Château de Saurs, le tout servi en deux fournées par des petites dames en tablier. Authentique is chic ! (Formule à 26,50 €).
Le Relais de l'Entrecôte 20 rue Saint-Benoît, Paris 6e
© Instagram / Le Relais de l’Entrecôte
Chez Georges
Instagram/ @elorouge
Le lieu : attention institution ! Au cœur du quartier historique de la canaille, des bistrotiers et des soupers, Georges fait office de résistant aux branchouilleries et ringardises d’Etienne Marcel. Sa clientèle (les teams de toutes les maisons de mode du pâté de maison) fait exploser tous les quotas glamour du coin et attire comme des mouches les célébrités de passage. À noter : Chez Georges a étendu sa terrasse sur la divine place des Petits Pères, avec toujours ses immanquables nappes à carreaux qui en font toujours la table la plus mignonne et pittoresque de Paris.
À tester : la salade de museau, le saumon à l’oseille, l'andouillette grillée, le fameux pavé de bœuf sauce moutarde et frites, et les profiteroles au chocolat.
Chez Georges 1 rue du Mail, Paris 2e
À l’Épi d’Or
Le lieu : le Tout-Paris se presse derrière la devanture rétro à souhait de cette adresse mythique de la rue Jean-Jacques Rousseau, à quelques encablures de Louboutin. Il y a de la frénésie dans l’air et du beau monde pour inaugurer leur 5e adresse. Elodie et Jean-François Piège ont encore frappé fort. Après leur réhabilitation branchée de La Poule au Pot, brasserie centenaire des Halles, À l’Épi d’Or fait l’unanimité. Une adresse d’atmosphère bien dans son jus et follement girl power avec Mariola en cuisine, Margot pour gérer la salle et les habitués, à commencer par le gang de copine Aurélie Saada (Brigitte), Caroline de Maigret ou encore Cécile Cassel aka Hollysiz...
À tester : on aime se laisser guider par le semainier à prix tout doux : entrée-plat ou plat-dessert à 29 €. La totale à 39 €. Autrement, on mise sur la mousse de foie à tartiner sur du pain Poilâne grillé jusqu'à plus faim (10 €), une salade verte à la vinaigrette ma foi mémorable (10 €), un inoubliable croque-madame (16 €) ou un steak tartare servi avec des frites maison à tremper dans la mayo (20 €) à arroser d’un verre de Coteaux d’Aix (8 €). Le coup de grâce : les desserts dingues comme la coupe de glace à la fleur d’oranger sur un gâteau exquis ou le riz au lait (10 €). Un conseil ? Réservez vite.
À l’Épi d’Or 25 rue Jean-Jacques Rousseau, Paris 1er
Les Deux Gares
Le lieu : installé dans le 10e, ce vrai bistrot de gare s’affiche comme un délicieux avant-goût de l’ouverture imminente des Deux Gares, l’hôtel très attendu d’Adrien Gloaguen, l’entrepreneur hôtelier de Touriste (Bienvenue, Beaurepaire, Panache, c’est lui). Outre le service à table du chef, le lieu se vit comme une adresse de gare et de quartier, dès 7h pour un café-croissant réconfortant puis non-stop toute la journée avec un bon sandwich, jusqu’aux soifs du soir autour d’un ballon et d’une assiette de saucisse sèche jusqu’à minuit.
À tester : le sensationnel Jonathan Schweizer, qui avait déjà fait tourner les têtes chez Sauvage dans le 6e avec son sens génial du bistrot d’auteur, manie ici le même talent et déploie une carte simple mais assurément sexy baby, le tout arrosé des références les plus name-droppées du vin nature. Sur l’ardoise, le menu entrée plat dessert change chaque jour (24 €) : courgette rôtie, saucisse au couteau, aile de raie, rillette d’oie, pigeon carottes ou choux pâtissiers en note sucrée.
Les Deux Gares 1 rue des Deux-Gares, Paris 10e
© Instagram / Café Les Deux gares
Le Maquis
Le lieu : élu meilleur bistrot de Paris par le Priceless Cities Best New Bistro x Mastercard, ce charmant rade du 18e sent le rendez-vous d’atmosphère entre gourmets de bon goût, faune modeuse internationale et jolies pépées du quartier… Et pour cause : on boit des coups devant le comptoir en formica avant de s’attabler sur les banquettes en skaï, avec une playlist bien tankée qui provient tout droit… des fourneaux ! Parce qu’ici, les gangstas aiment cuisiner avec de la bonne zik’. Ça nous va bien.
À tester : des assiettes pleines de technique mais sans chichis. C’est rare de confiner à une telle perfection… La carte changeant tous les jours,vous tomberez peut-être sur le fritot de cervelle de veau sauce tartare, à boulotter sur un champagne nature (7 €) en apéro avant un tartare de daurade royal shiso et citron caviar (14 €) et un pâté de boudin noir démentiel (8 €). Seul hic : maintenant, il va falloir bien réserver à l’avance. Mais croyez-en notre expérience, vous y reviendrez…
Le Maquis 53 rue des Cloys, Paris 18e
La Rôtisserie d’Argent
Le lieu : chez le petit frère de la Tour d’Argent, on sert les produits d’exception du restaurant étoilé mythique qui a inspiré Ratatouille dans une version “accessible”. Installé aux pieds de la maison mère, ce bistrot vintage à souhait avec nappes à carreaux, serveurs à l’ancienne et poireaux vinaigrette a tout pour plaire. Sans oublier l’unique terrasse parisienne à squatter un pont, installée comme un prolongement de la salle au-dessus de la Seine. Incroyable.
À tester : la spécialité de la maison, ce sont les viandes cuites à la broche ! Miam… À commencer par la langue de veau croustillante sauce tartare (14 €), les cuisses de canard challandais sautées chasseur, estragon et champignon (23 €), les rognons de veau (25 €), les escargots bio au beurre d’ail (13 €) et les frites croustillantes de rigueur en accompagnement.
La Rôtisserie d'Argent 19 quai de la Tournelle, Paris 5e
Le Petit Bouillon Pharamond
Le lieu : institution tripière des Halles, Le petit bouillon Pharamond se réinvente avec Benjamin Moréel et Christopher Préchez aux manettes (Café de mars, Lefty, Little Georgette, John Weng, Le POD). Niché dans un bâtiment à colombages tout en hauteur sur trois étages s’étend ce que la Belle Époque a signé de plus charmant : grands miroirs, banquettes en velours rouge, escaliers en bois, miroirs peints, mosaïques, dorures et pâtes de verre. Sans oublier la joyeuse terrasse sur une placette animée du Ventre de Paris.
À tester : on retrouve bien sûr les plats iconiques de la cuisine de bouillon, tous faits maison sur place avec une viande française, des œufs bio et une charcuterie sourcée chez Olivier Brosset : œuf mimosa (1,90 €), escargots (6,90 €), foie gras maison (8,50 €), cocotte de coquillettes à la truffe (7,50 €), filets de daurade rôtis et potimarron (12,50 €), camembert (2,90 €), tarte tatin (4,50 €), à arroser d’un verre de Côtes du Rhône (4 €). Difficile donc d’en avoir pour plus de 25 € par personne en mangeant vraiment, vraiment bien.
Le Petit Bouillon Pharamond 28 rue Pierre Lescot, Paris 1er
Le Café du Coin
Le lieu : on y croise toutes les fines gueules de Paris, à commencer par Julie Gerbet et le clan du Fooding. Hyper bon, hyper mignon, le Café du Coin du super-taulier Florent Ciccoli (Cheval d’Or, Le Bien Venu) mélange les styles avec panache à grand renfort de références Belle Époque et seventies, avec tout de même les banquettes et le comptoir de rigueur.
À tester : carré de cochon de la ferme de Clavisy en robe de feuille de figuier ; pizzette fleur de courgette ; maigre, haricots mange-tout, petits pois, fumet ail nouveau, shiso ; asperges blanches, petits pois, menthe, fleur de kale ; tartare de veau en fleurs, petits pois, ricotta aux anchois… Les assiettes de saison façon tapas d’auteur (menu 18-20 €) se partagent en troupe pour célébrer la chouette sélection de vins nature.
Café du Coin 9 rue Camille Desmoulins, Paris 11e
© Pierre Lucet Penato
Et aussi...
Brasserie Lipp : plus pour son atmosphère que pour la qualité de ses plats mais a tester une fois dans sa vie pour un cassoulet ou une choucroute.
151 boulevard Saint-Germain, Paris 6e
© Instagram / Brasserie Lipp
Brasserie Bellanger : nouvelles coqueluches de la scène foodie parisienne Charly & Victor font le job et rempilent avec une nouvelle adresse prévue pour mi-juillet qui s’appellera Brasserie Dubillot.
140 rue du Faubourg Poissonnière, Paris 10e
Bouillon Pigalle : entre le resto père avec balcon-terrasse et son Bouillon Service à emporter du côté de République ou en livraison, Pierre Moussié a tout bon avec ses bons petits plats à prix canon.
22 boulevard de Clichy, Paris 18e
Café Constant : ex-jury de Top Chef, Christian Constant continue de gérer son troquet de quartier qui deale des assiettes au gré de l’arrivage du marché.
139 rue Saint-Dominique, Paris 7e
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