Dry humping : la masturbation nostalgique à réadopter sans tarder

Le dry humping, qu’on pourrait traduire par frotti-frotta tout habillé

Has been, la pénétration ?

Alors que la toute-puissante hétérosexualité comme seule norme perd du terrain, d’autres formes de jouissance prennent enfin leur part du gâteau (si on peut dire). Oui, avant, on considérait la masturbation, la fellation, le cunnilingus ou les caresses comme de simples préliminaires (quand ils n’étaient pas tout bonnement zappés) menant à l’”accouplement”. Et à la jouissance souvent toute masculine (“Ah ? C’est fini ?”). Aujourd’hui, bien d’autres sexualités sortent de l’ombre, et des variantes orgasmiques sont mises en lumière. Car, comme l’explique Maïa Mazaurette, chroniqueuse au Monde, qui publie ces jours-ci un ouvrage qui fait beaucoup parler, il faut “Sortir du trou et échapper à notre vision étriquée du sexe”*. Alors, sortons du trou.

Frotti-frotta

Le “dry humping”, qu’on pourrait traduire par “frotti-frotta tout habillé”, nous ramène aux origines de notre sexualité. Cette pratique, que l’on redécouvrira avec bonheur, consiste ainsi à frotter son sexe, en gardant ses vêtements, contre son partenaire, si on s’y adonne à deux, ou contre tout autre objet qui nous permette d’actionner notre clitoris d’heureuse façon. Coussin, bras de fauteuil, cuisse d’autrui..., si le “humping” reste tabou (comme la masturbation féminine de manière générale), il constitue bien souvent la première découverte du plaisir pour les jeunes filles, et une façon fort agréable d’atteindre l’orgasme pour beaucoup de femmes. Les collégiens (et beaucoup de mecs bien plus âgés) imaginent souvent leurs camarades se “mettant des doigts” pour jouir en solitaire, alors que cette stimulation est rarement la plus jubilatoire. Comme dirait Doc Gyneco, vive le frotti-frotta.

Clitorgasmique

En couple, faire l’amour tout habillé est bien plus répandu qu’on pourrait le penser (ne ricanez pas, encore une fois, la recherche est celle de l’orgasme et ne passe pas forcément par une pénétration à l’ancienne). Selon l’Urban dictionnary, pour s’adonner au “dry humping”, “le pénis ne doit pas entrer en contact avec le vagin sans qu’un tissu les sépare, ex : boxers, culottes, voire des draps”. Souvenez-vous de vos amours adolescentes lorsque, contraints l’un et l’autre de vous mettre des limites, vous poussiez des soupirs de frustration jouissive en collant fougueusement vos corps l’un contre l’autre. Avec des vêtements fins (exit le jean, faut pas charrier), des sous-vêtements en soie par exemple, tentez l’expérience du frotti-frotta qui laisse le plaisir monter, et pourrait bien vous mener l’un et l’autre à un orgasme inédit. Vous sur lui, en ciseaux, le bassin tendu contre ses hanches, à vous de tester les positions qui vous apportent un maximum de plaisir.

Un plaisir qui ne concerne que vous ? Pas forcément, car les hommes aussi peuvent avoir une certaine satisfaction à frotter l’extrémité de leur pénis, très sensible. Et puis, lorsqu’on sait que “humping” est un hashtag sur Pornhub, on pressent que voir l’orgasme vous envahir devrait exciter chez votre partenaire ne serait-ce que pour quelque plaisir oculaire.

* Sortir du trou. Lever la tête, Maïa Mazaurette (éditions Anne Carrière)

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