Les chatouilles: le film sensation de Cannes

Film d'Andrea Bescond et Eric Métayer

Peut-être avez-vous déjà eu la chance de voir la magnifique pièce Les chatouilles ou la danse de la colère au théâtre (qui sera de retour sur la scène du théâtre Antoine en février 2019).

Que vous connaissiez ou non la vie d’Andréa Bescond, il est urgent que vous (re)découvriez l’histoire de cette co-réalisatrice et actrice principale de l’adaptation cinéma Les chatouilles. Sélectionné au Festival de Cannes 2018, le film retrace l’enfance d’Odette, une petite fille violée pendant des années par un ami de ses parents. Trois bonnes raisons de foncer voir ce chef-d’œuvre :

Pour découvrir le jeu extraordinaire d’Andréa Bescond

En racontant sur scène puis au cinéma (en co-réalisation avec son mari Eric Métayer) une enfance volée par un violeur, Andréa Bescond raconte sa propre histoire. Dans une démarche thérapeutique, la comédienne et danseuse d’à peine quarante ans raconte comment la danse lui a permis de se reconstruire. Si elle attend des années avant de parler de ce que Gilbert (Pierre Deladonchamps), un ami proche de ses parents, lui a fait subir depuis ses huit ans, la parole se libère lorsqu’elle apprend que cet homme va devenir grand-père d’une petite fille. La force et le talent d’Andréa Bescond vous éblouiront dans ce film choc et bouleversant.

Extrait du film Les chatouilles avec Cyrille Mairesse et Pierre Deladonchamps

Pour une réalisation coup de poing

Casting de choc pour un film qui envoie du lourd : en plus d’Andréa Bescond qui crève l’écran, la réalisatrice a choisi Clovis Cornillac et Karin Viard pour jouer ses propres parents. À cheval entre spectacle et film, la réalisatrice a fait le choix, comme sur scène, de garder de nombreuses séquences de danse contemporaine pour exprimer la douleur indicible qui a fracassé sa vie. Et le résultat est époustouflant de justesse. C’est presque tout en légèreté que le sujet de la pédocriminalité est traité pour mieux atteindre sa cible : nous tous. Un conseil : glissez des paquets de mouchoir dans votre sac et ne maquillez pas trop vos yeux pour vous rendre à la séance.

Pour prendre conscience du fléau de la pédophilie en France

Les chiffres sont effrayants mais n’évoluent pas : aujourd’hui, un français sur cinq a subi des attouchements sexuels lors de son enfance. Ce film coup de poing lève le voile sur les séquelles irréversibles de ces agressions chez les victimes. Si la réalisatrice nous livre tout de même un espoir de résilience à travers son propre destin de wonder woman qui a su clamer haut et fort ce qui lui était arrivé pour mettre son violeur derrière les barreaux, elle nous rappelle surtout notre devoir de protection des enfants.


Le 14 novembre au cinéma

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