Impossible de passer à côté de l’expo la plus poétique de l’automne. À travers ses peintures, Sam Szafran raconte son histoire le temps d’une promenade onirique dans les couloirs du Musée de l’Orangerie. Véritable plongée dans le monde intérieur de l’artiste, cette retranscription imagée de son quotidien s’imprègne de la réalité d’une époque au contexte critique. Suivez le guide.
Un artiste en marge
Issu d’une famille d’origine juive-polonaise, l’artiste initialement né Samuel Berger décide de rendre hommage à sa grand-mère en prenant le nom de Szafran. Son enfance est marquée par le désastre de la Seconde Guerre mondiale, ce qui entraînera par la suite une forme de solitude artistique et personnelle.
Le peintre décide de nager à contre-courant d’une époque où l’art n’est plus figuratif en peignant et dessinant ses œuvres avec une netteté semblable à celle d’une photographie.
Du neuf avec du vieux
Szafran exprime les tourments de son monde intérieur à grand coup de pastels et d’aquarelle. Depuis longtemps démodés, les pastels s’avèrent pourtant une révélation pour l’artiste qui voue une admiration sans borne à Degas, le grand maître pastelier du XIXe siècle. L’artiste cherche alors à réactualiser cette mode en autodidacte, tout en représentant la couleur et la lumière à sa façon. L’aquarelle demeure son deuxième terrain de recherche artistique, sa manière à lui de peindre une réalité qui n’est plus qu’un concept éloigné.
Ses sujets de prédilection
Au fil de l’exposition, on retrouve des visions éclatées de ses souvenirs : il dessine les ateliers où il a peint, les cages d’escalier où le “ territoire de son enfance ” prend tout son sens dans le terrain de jeu de son imagination, et puis une végétation luxuriante qui n’a eu de cesse de lui tenir compagnie dans l’atelier où il s’établit finalement, à Malakoff.
La perspective classique est abandonnée, l’escalier pour lui n’est pas synonyme de vertige mais d’une attente sans fin où la diffraction, la fragmentation et la déformation de l’espace peuvent adopter plusieurs points de vue avec une audace qui donne une sensation de mouvement.
Pour la première fois, l’exposition s’attarde sur les processus d'élaboration des œuvres de cet artiste trop peu connu pour son époque, dont les toiles restent pourtant aujourd’hui reconnaissables entre mille.
Obsessions d’un peintre jusqu’au 16 janvier, réservations en ligne conseillées, tarif 12,50 €, ouvert du dimanche au lundi de 9h à 18h
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