© Henri Matisse, Jeune Marin (II), Collioure, 1906 / Succession H. Matisse 2024 par The Metropolitan Museum of Art, Dist. RMN / Grand Palais / image of the MMA - Shutterstock / Kiev.Victor - Henri Matisse, Nu à l’écharpe blanche, Paris, 1909 / Succession H. Matisse 2024 par Fondation Louis Vuitton / Saywho / Antoine Ayka Lux.
Il y a certains mystères en histoire de l’art qui persistent encore aujourd’hui. C’est le cas du chef-d’œuvre de Matisse, "L’atelier rouge", qui est au cœur d’une exposition à la Fondation Louis Vuitton. Salle après salle, le voile se lève sur ce tableau majeur de l’artiste français. Visite !
Voir la vie en rouge
C’est avec un rouge vénitien que Matisse a recouvert en 1911 "L’atelier rouge". Le tableau le plus mystérieux de l’artiste invite le spectateur dans son atelier privé, laissant apparaître les contours d’une commode, d’un fauteuil, de petits objets de décoration, et surtout 11 tableaux. Exceptionnellement, la peinture de Matisse a quitté l’enceinte du MoMa à New York pour s’installer un temps à la Fondation Louis Vuitton qui en révèle les secrets.
De façon inédite, toutes les œuvres représentées dans “L’atelier rouge” sont réunies et exposées pour la première fois ensemble autour de la toile : certaines très connues et d’autres moins comme Le jeune marin II et La Corse, le vieux moulin, ainsi que plusieurs sculptures de sa série “Jeannette” et une céramique représentant un “nu féminin”. Avec cette scénographie, “L’atelier rouge” prend vie sous nos yeux.
Le manifeste de l’expressionnisme abstrait
“Je l’aime bien, mais je ne le comprends pas tout à fait”, avouait Matisse après avoir dévoilé son Atelier rouge. Sans même le savoir, le chef de file du fauvisme a été à l’origine d’un autre mouvement : l’expressionnisme abstrait. Bon nombre d’artistes n’ont pas caché s’être inspirés de Matisse et de son atelier pour leur propre œuvre. Parmi eux : Mark Rothko, dont la rétrospective a précédé cette exposition, et Ellsworth Kelly, à qui la Fondation Louis Vuitton accorde actuellement un accrochage.
Coups de pinceau rapides et décidés, motifs abstraits et grands aplats de couleurs vives : Matisse bouscule les codes de son époque. Mais L’atelier rouge aurait pu ressembler à tout autre chose. Des scientifiques du MoMa ont découvert ce qui se cache en-dessous de la couche de couleur : les murs étaient peints en bleu, le sol en rose et les meubles en ocre jaune. Pour une raison ou pour une autre, qui restera sûrement inconnue, Matisse a recouvert sa toile de rouge. Résultat ? Le tableau iconique qui nous émerveille encore aujourd’hui.
© Henri Matisse, L’Atelier rouge, Issy-les- Moulineaux, 1911 / Succession H. Matisse 2024 par Fondation Louis Vuitton / Félix Cornu
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