© Collection particulière - Varsovie National Museum/Photo Krzysztof Wilczynski - Pierre Antoine
Il peint le visage des autres sans qu’on se souvienne du sien. Jean-Baptiste Greuze, peintre audacieux, adulé en son temps et méconnu aujourd’hui, est mis à l’honneur au Petit Palais à l’occasion du 300e anniversaire de sa naissance. Du 16 septembre au 25 janvier, les murs de ce musée mythique se pareront des plus beaux portraits et scènes de genre peints par l’artiste du 18ème siècle au sein d’une exposition unique : L’enfance en Lumière. On a fait la visite.
Un artiste incompris… en France
© GrandPalaisRmn (musée du Louvre)/Photo Thierry Le Mage - Petit Palais/Parie Musée/Pierre Antoine - Musée Fabre de Montpellier Méditérranée Métropole/Photo Frédéric Jaulmes
“J'ai tout perdu, or le talent et le courage”, déclara Greuze avant de mourir ruiné et seul #ambiance. D’abord acclamé et prisé par les collectionneurs puis désavoué, l’artiste, souvent mal compris, est finalement remis à l’honneur des siècles plus tard avec cette exposition monographique d’envergure, dans laquelle on admire son talent à la peinture comme au dessin. Et le Petit Palais ne fait pas les choses à moitié pour honorer ce peintre oublié. Sur les murs du célèbre musée : des tableaux inédits, certains prêtés par les plus grands du monde, tels que le MoMA à New York ou le Rijksmuseum à Amsterdam, d’autres sortis exceptionnellement des collections particulières des plus grands châteaux anglais. Car si les Français ont longtemps boudé l’artiste, celui-ci est de tous temps resté une véritable star outre-Manche et outre-Atlantique, où ses travaux sont carrément étudiés à l’université !
Peintre des émotions à vif
© GrandPalaisRmn (musée du Louvre)/Photo Michel Urtado
Dès la première pièce, le ton est donné : les yeux surpris de sa fille Louise-Gabrielle, vêtue d’une chemise et d’un bonnet de nuit, en plein jeu avec son chien, nous regardent entrer, annonçant une plongée spectaculaire dans l’intimité des scènes familiales. On a presque l’impression de déranger…
Sa peinture, véritable reflet des préoccupations de son temps, nous fait voyager dans une époque où l’allaitement et la place des nourrices suscitent d’importants débats. Chacun de ses coups de crayons questionne, éclaire et surprend. Mais son terrain de jeu favori reste les magnifiques portraits d’enfants : son pinceau dépeint avec virtuosité les regards de ces petits êtres, captant toutes leurs émotions à vif, de l’espièglerie à la bougonnerie en passant par l’amour et la rêverie.
Notre coup de cœur : l’huile sur toile Le Petit Paresseux de 1755, représentant un enfant tombant de fatigue sur son livre encore ouvert. On vous invite à vous rapprocher le plus près possible et admirer le relief de l’écriture sur son livre qui nous donne presque envie de l’effleurer du doigt.
Plus qu’un peintre minutieux, Greuze, par son art, est avant tout un artiste engagé, qui n’a pas peur de défier les normes pour représenter le plus fidèlement la réalité. Conseil d’ami : foncez découvrir toutes ses œuvres avant qu’elles ne repartent aux quatre coins du monde !
Jean-Baptiste Greuze - L’enfance en Lumière. Du 16 septembre au 25 janvier. Du mardi au dimanche de 10h à 18h - Dernière entrée à 17h. Nocturnes jusqu'à 20h le vendredi et le samedi. Dernière entrée à 19h. Entrée plein tarif 14 €, tarif réduit 12 €. Gratuit pour les moins de 18 ans.
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