Murmuration, l'hypnotique nuée de danseurs signée Sadeck Berrabah

Spectacle Murmuration avec Sadeck Berrabah

Star des réseaux sociaux, chorégraphe pour Shakira ou pour les 30 ans de Louboutin, Sadeck Berrabah (Sadeck Waff sur Insta) réunit une quarantaine de danseurs dans un ballet captivant réglé au cordeau. Murmuration concrétise son envol comme un véritable chef de troupe à admirer jusqu’en juillet au 13e art.

 

Obsession géométrique

Danseur Sadeck Berrabah

Au départ, il y a la danse hip-hop et plus précisément le tutting, une branche du popping qui consiste à créer des formes et des angles droits avec les bras, les mains, les jambes. Cette technique associée à une attirance naturelle pour la symétrie a généré chez ce fan de Michael Jackson une nouvelle façon d’envisager une chorégraphie : des mouvements géométriques dont les effets, presque stroboscopiques, sont exacerbés par le nombre de danseurs sur scène.

C’est du côté de la suite de Fibonacci que Sadeck Berrabah a puisé son inspiration : dans cette suite, chaque terme est la somme des deux termes qui le précèdent. 1 puis 2 danseurs, 3, 5, 8 etc… Allergiques aux mathématiques, on se détend, car il n’est point besoin de comprendre le nombre d’or pour se laisser happer par cette envoûtante chorégraphie qui  cherche aussi à recréer ces fameuses murmurations autrement nommées nuées d’oiseaux.

 

Un pour tous, tous pour un

Dès le premier tableau, le tempo est donné. Tout de noir vétus, formant un mur, les danseurs déploient les uns après les autres, ensemble ou en décalé, des enchaînements, uniquement avec leurs bras, avec une dextérité quasi chirurgicale. La crainte de voir se répéter à l’infini les mêmes mouvements se dissipe rapidement, la froideur apparente laissant place à la virtuosité de ce chœur de danseurs qui finit par se séparer pour faire éclore des danses graphiques, parfois tribales, qui convoquent même l’esprit des battles, chères au chorégraphe qui les a pratiquées durant une dizaine d’années.

Les tableaux se succèdent mais ne se ressemblent pas sur une bande-son frénétique qui alterne ambient, breakbeat et techno, signée TRex, le petit frère du chef d’orchestre qui entre en scène pour un dernier vol grandiose. Hypnotisé par les gestes autant que par la musique, le public acclame la troupe par une standing ovation, cueilli par cette expérience hors du commun. Qui va se poursuivre avec toute la salle avant que le rideau ne tombe définitivement sur la scène… Mais on vous laisse la surprise.

Toutes les infos ici. Jusqu’au 8 juillet, de 20 à 59 €. Réservations.
© Nathalie Couturier



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