Éjaculation précoce : causes, symptômes et solutions

Traiter les problèmes d'éjaculation précoce

Une relation sexuelle. Une pénétration et une éjaculation. Entre les deux, une durée et un rapport qu’il faut quantifier. Ce moment intime peut durer quelques secondes comme de très longues minutes et, malheureusement, tous les hommes ne contrôlent pas leur “minuterie” de la même façon. Ce sont les aléas de la vie.

Venir vite. Ne pas tenir longtemps. Jaillir rapidement. Verbes et adverbes au service de la même idée : une évacuation pénienne qui peut être source de bonheur et de plaisir, mais aussi de troubles et de malheur si elle ne remplit pas les critères espérés.

Donneurs comme receveurs veulent en profiter un max. Mais ça, c’est dans un monde idéal… Dans les faits, certains hommes n'arrivent pas à maîtriser leur éjaculation. On appelle ça : l'éjaculation précoce. Les raisons sont nombreuses, les conséquences parfois désastreuses mais, rassurez-vous, des solutions existent. Suivez-moi !

 

Qu'est-ce que c'est ?

On dit qu’un homme est précoce lorsqu’il éjacule au bout de quelques minutes. Cette notion de temps est subjective, c’est à l'appréciation de chacun. Une, deux ou trois minutes : les médecins n’ont pas réussi à statuer. 

L’éjaculation précoce n'est pas une maladie. Soyons clairs. C’est le trouble de la sexualité masculine le plus fréquent et qui est extrêmement, complètement, horriblement, terriblement tabou. Les hommes ne parlent pas de leurs problèmes sexuels. “Je suis précoce depuis toujours, confie Etienne, j’ai 37 ans et je me sens nul. Lorsque je me masturbe, je tiens, grand max et sans stimulation, deux minutes. Si je pénètre une femme : moins de trente secondes. C’est une catastrophe.”

Les causes de l’éjaculation précoce sont multiples. Médecins et autres sexologues s’accordent à dire que différents facteurs interviennent lorsque l’on parle d’éjaculation prématurée. On pense à l’environnement avec l’abus d’alcool ou au manque d’exercice. L'anxiété pourrait être une autre cause. La psychiatre et sexologue Agathe Thierry-Deflou nous donne sa vision : “L’éjaculation précoce est surtout multifactorielle. Ça ne va pas être une cause précise qui provoque cela. C’est un tout. On peut trouver une hypersensibilité au niveau du gland ou encore un manque d'apprentissage de gestion de l’excitation sexuelle, puisque la sexualité reste un apprentissage. Ce n’est donc pas quelque chose d'inné. C’est quelque chose que l’on acquiert avec la pratique.”

Les hommes débutant leur vie sexuelle ou avec peu d'expérience sont plus fréquemment touchés par ce satané problème. En engrangeant de l'expérience, on a tendance à s'améliorer. Tu sais donc ce qui te reste à faire : niquer, niquer et reniquer. Si tu es seul : te palucher, te palucher et allégrement te palucher.

 

Fâcheuses conséquences ? 

Il est vrai que ce désagrément est ennuyeux, pour rester poli. Surtout avec le poids que la société nous impose afin d’être performant et pouvoir proclamer devant son miroir : “Oui, je suis un super baiseur.” Il faut tenir ! C’est une régle stupide, mais elle pollue nos cerveaux.

“Je me déteste, c’est simple. Je me demande comment ça a pu m’arriver à moi. Qu’est ce que j’ai bien pu faire pour mériter ça ? Je me branle, je viens vite. Je caresse nu une fille, j’éjacule direct sans même l’avoir pénétrée. Résultat, j’évite de coucher avec des filles, je retarde le passage à l’acte.” Cette terrible confession nous vient d’Ismael.

Pour notre psychiatre et sexologue, “L’homme touché d’éjaculation précoce va subir une perte d’assurance, une perte de confiance en soi qui va impacter son quotidien et sa sexualité. Cette appréhension à avoir une éjaculation prématurée et la honte ou la peur de ne pas tenir vont le pousser à éviter tous rapports sexuels. Il limitera le nombre de ses partenaires.”

La confiance dans un caniveau, les hommes touchés par ce mal auront tendance à se rabaisser et pourront mettre en place mille et un stratagèmes afin de ne pas être démasqués : “Lorsque je couche avec une fille, je fais en sorte de déconnecter mon sexe. Je lui explique que je souhaite lui donner du plaisir. Alors je la masse, je la caresse longuement. Le but est de lui donner un orgasme. Elles pensent toutes que je suis un mec à l’écoute et ouvert d'esprit : c’est faux. Dans les faits, je retarde le plus possible le moment où je vais devoir la pénétrer. Car si elle a pris pas mal de plaisir en amont, ma faible durée en elle passera inaperçue. Je le vois ainsi.” Ce plan échafaudé par Elyas lui a permis d'avoir une sexualité qu’il juge pour l'instant acceptable. Cependant, il avoue être frustré : “Parfois, j'aimerais juste la pénétrer directement, ou recevoir une fellation puis la pénétrer. Mais je sais que dès que mon sexe est stimulé, la fin est proche. Et lorsque j'éjacule vite, j'ai honte, je me sens faible et je me renferme.”

Tout cela est fait dans l’unique but de ne pas être jugé et donc rejeté. Le sexe et nos ébats sont minutés, classés, catégorisés. Les mathématiques se glissent dans notre lit au grand dam de la tendresse, nous soumettant aux mêmes règles narcissiques et égocentriques que celles qui nous accompagnent au quotidien : être le plus fort, le plus grand. Ne pas échouer ou ne pas se planter.

 

Est-ce si grave ?

Nous venons au monde avec un corps, des capacités, des qualités et des défauts. Nous ne choisissons pas nos organes, leurs aptitudes. Nous ne sommes pas maîtres de nos attributs. Si notre sexe est petit ou imposant, c‘est Dame Nature qui en est responsable. Personne d’autre.

De même pour notre minuterie. Lorsque nous débutons notre vie sexuelle, nous ne souscrivons pas une assurance anti-éjaculation précoce. Nous n’avons aucune garantie. Sans être défaitiste, il faut faire avec.

Dans le règne animal, les mâles éjaculent le plus vite possible. Les places sont chères et le danger permanent. Ils n’ont pas le temps de prendre leur… temps. Pourquoi nous, les humains, serions-nous différents ? 

Il faut dédramatiser cette idée néfaste qu’est l'éjaculation précoce. On dit qu’un homme sur quatre en est victime. Victime, je trouve le mot fort. Ce n’est pas une maladie incurable ou une malédiction qui ruinera votre descendance sur treize générations.

Cette pression, ce poids de la société : il faut s'y opposer. Un homme n’est pas moins homme parce qu’il vient vite. Il n'est pas moins viril ou moins attirant, parce qu’il éjacule rapidement. Il ne faut pas le rabaisser et encore moins le dénigrer.

 

Les solutions ? 

Et si ce souci vous empoisonne la vie - car l'éjaculation précoce n'est pas une fatalité - sachez que, ce problème, on peut le régler et même s’en débarrasser. Mais ce n'est pas magique, il va falloir se retrousser les manches et commencer par “Consulter sans plus attendre, nous conseille la sexologue Agathe Thierry-Deflou, et en parler à son médecin traitant. Il va vous rassurer car c’est naturel de venir vite. Médicalement parlant, oui, ça arrive : ce n'est pas une anomalie et ça ne va rien provoquer de plus grave. Puis, il faudra sûrement se rendre chez un sexologue dès que cette problématique est à l’origine d’une souffrance de l'individu.”

Pour conclure, elle nous livre même ses petites techniques de pro. ”Vous devez court-circuiter le versant psychologique. La personne qui va stresser ou qui va avoir peur d'éjaculer trop vite ne sera pas dans de bonnes conditions. Il faut communiquer avec son corps afin de se baser sur ses sensations corporelles et arrêter d'être dans une pensée négative. Déconnecter son cerveau, avoir des respirations amples, réduire son anxiété, ne pas chercher la performance, se concentrer sur le toucher.” Voilà des premières bases.

En consultant un·e spécialiste, vous serez guidés et surtout écoutés. Ce qui est à mon sens le plus important.

Puis viennent des astuces certes utiles, mais qui ne remplaceront jamais un rendez-vous avec un·e thérapeute : 

  • Se masturber avant un rapport. Cela vous aidera à faire retomber la pression.
  • Lorsque vous vous touchez en solo, prenez votre temps. Ce n'est pas une course. Effectuez des pauses. Laissez redescendre la pression qui tente de vous submerger. Plus vos séances seront longues, mieux vous contrôlerez votre minuterie. 
  • Musclez votre périnée, cet espace entre les testicules et l’anus. Installez-vous sur une chaise et contractez ce muscle 300 fois par jour environ. 
  • Se détendre et effectuer des exercices de respiration. De nombreux sexologues travaillent en effet sur le contrôle de notre respiration lors de l’acte afin de mieux contrôler l’éjaculation. 
  • Marquer un temps d'arrêt de deux minutes environ, lors de la pénétration, une fois que vous êtes à l'intérieur. N’effectuez aucun mouvement. Serrez dans vos bras la personne qui vous accompagne, caressez-le ou la, embrassez-le ou la, dites-lui des mots doux. Mais n'effectuez aucun mouvement de va-et-vient. RIEN. Je sais, c'est facile à dire. Ainsi, votre sexe s’habituera à ce nouvel environemment. Vous vous habituerez à la chaleur interne. Plus calme, vous pourrez alors donner des coups de rein en toute sérénité.

Éjaculer au bout de quelques coups peut être traumatisant. On nous a toujours dit que pour être un vrai mec, il fallait satisfaire sa compagne. Cet accomplissement sexuel ne passe, selon notre éducation, que par des rapports longs, toujours plus longs. Il faut déconstruire cette idée ! Faire l'amour, ce n'est pas que pénétrer. Il faut réussir à déconnecter votre pénis. Il ne régit pas tout et tout ne dépend pas de lui.

Vous avez votre langue, oui une langue, une si belle langue… à utiliser généreusement. Messieurs, vous avez aussi des doigts qu’on peut insérer, avec lesquels pincer… Sans oublier vos mains pour masser, caresser, presser. Pensez-y !

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