Marilyn Monroe : son biopic anti-glam’

Blonde

C’est le film Netflix le plus attendu de l’automne. Blonde retrace le destin finalement sordide de Norma Jean devenue Marilyn Monroe, à mille lieues des paillettes et du glamour qui ont auréolé son mythe… Le nouveau film du Néo-Zélandais Andrew Dominik lève le voile sur la vie tragique de cette icône hollywoodienne intemporelle.

Librement adapté du best-seller de Joyce Carol Oates

Sous ses faux airs de biopic, Blonde se veut une relecture audacieuse de la trajectoire de la chanteuse et actrice mondialement connue. De son enfance violente à son ascension fulgurante, en passant par sa liaison avec le président Kennedy ou son mariage sulfureux avec Joe DiMaggio, de ses castings ratés à ses plus grands succès, le long-métrage entend tout révéler de la vie de la star disparue tragiquement à l’âge de 32 ans, en 1962.

Le réalisateur Andrew Dominik (L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford) a eu la lourde tâche de retranscrire à l’écran le livre éponyme. Pour le rôle principal, le choix s’est porté sur Ana de Armas (À couteaux tirés) qui s’est glissée avec une aisance déconcertante dans la peau de Marilyn. À ses côtés, on retrouve Bobby Cannavale (Boardwalk Empire) pour incarner Joe DiMaggio, Adrien Brody en Arthur Miller, Julianne Nicholson (Masters of Sex), Caspar Philipson (Jackie) ou encore Toby Huss (Jerry Maguire).

“À Los Angeles, on ne sait jamais ce qui est vrai et ce qui est faux”

Dès les premières minutes du film, le ton est donné : Blonde brouille sensiblement la frontière entre réalité et fiction. L’objectif ? Explorer l’écart de plus en plus important entre la personnalité publique et la personne qu’était Marilyn Monroe dans l’intimité. Les scènes passent du noir et blanc à la couleur sans transition, on navigue dans les souvenirs parfois violents de la star, l’image change de format tout au long du film qui devient dérangeant et plonge ses spectateurs dans un brouillard hypnotisant.

En quête d’authenticité, Andrew Dominik s’est longuement attardé sur les costumes : on retrouve la robe blanche qui vole et des décors réalistes, avec même une scène tournée dans la maison dans laquelle l’actrice a été retrouvée morte. Ce n’est pas pour autant que toutes les histoires racontées dans ce film sont vraies : il s’agit d’une interprétation de la vie de Marilyn Monroe, à prendre davantage comme une expérience sensorielle que comme un récit factuel de sa vie.

Le récit trash d’une lente descente aux enfers

Certaines scènes, propos ou images peuvent heurter la sensibilité des spectateursBlonde est le genre de film qui fait parler de lui avant même sa sortie : des divergences artistiques, notamment concernant les scènes de sexe crues et certaines séquences violentes, avaient pris place entre le réalisateur et la plateforme. Le film, après 10 ans d’acharnement, à finalement pu voir le jour mais a obtenu la rare classification +18 sur Netflix.

En alternant séquences oniriques voluptueuses et scènes plus cauchemardesques, Andrew Dominik laisse planer une tension permanente et un sentiment d'oppression sur le film. L’envoûtante musique de Nick Cave et Warren Ellis (This Much I Know to Be True) structure quant à elle l’étau qui se resserre autour de la jeune star. En opérant une plongée remarquable tout à la fois brutale et terrifiante dans un cauchemar américain (l’industrie cinématographique), le film aborde des thématiques universelles et ultra-actuelles. Le réalisateur livre en fin de compte le conte horrifique poignant d’une femme abandonnée, façonnée, désirée, conspuée, agressée, violentée et tuée à petit feu par les hommes qui ont croisé sa route.

Disponible sur Netflix.

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