Le chef Jason Gouzy s’offre une double actu cet été, puisque son restaurant étoilé Pantagruel vient de déménager à côté de la Comédie-Française pour laisser place à Panurge, son tout nouveau projet emballant. C’est simple, on est sortis en roulant de ce nouveau resto planté rue du Sentier, qui continue d’explorer la cuisine bourgeoise autour d’assiettes particulièrement généreuses. Un sans faute !
Table de plaisir
Dans la littérature rabelaisienne, les chevaliers, géants, religieux et nobles en tous genres vouent une véritable obsession à la ripaille. Ces appétits démesurés – pour ne pas dire monstrueux – fascinent Jason Gouzy qui en a fait un véritable fil rouge de son projet, devenant même la promesse de Panurge qui, rappelons-le, est dépeint dans le livre comme le copain filou du géant Pantagruel.
Épaulé de son chef en cuisine Tomoyuki Uchida, Jason Gouzy imagine ainsi des assiettes qu’il voudrait lui-même dévorer, sublimées par quelques techniques japonaises et présentées dans un décor élégant de boiseries, velours bleutés, tables nappées et services chinés. Visez plutôt ces langoustines et courgettes parfaitement relevées d’un curry madras (23 €), cette langue de veau Shio-Koji, chou romanesco et sauce tonnato (17 €), ce joli vol-au-vent végétal garni de champignons, de petits pois et d’un œuf coulant (29 €) ou encore cette soyeuse bouillabaisse de poissons de roche, moules de Bouchot et fenouil confit (36 €), et ce bœuf au poivre fondant à souhait, accompagné d’un millefeuilles de pommes de terre (39 €)…
Fait remarquable, le talent suit jusqu’au dessert avec un riz au lait démoniaque à pimper de granola et caramel au beurre salé (12 €) ou encore une pimpante pêche Melba à la crème au thé jasmin et tagète, à la fraîcheur plus que bienvenue (14 €). À noter également : un cool menu déjeuner en trois chapitres à 30 €, et une cave pointue proposant par exemple un topissime vin orange du Domaine Cazebonne (10 €).
Ouvert du mardi au samedi de 12h à 14h et de 19h30 à 22h.
© Ilya KAGAN
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