La Haine devient une comédie musicale coup de poing

© Anthony Ghnassia - Vince Corly - Pauline Salles

Après une première série de représentations l’an dernier, marquée par un succès fou, tant auprès du public que de la critique – avec à la clé une nomination aux Molières – La Haine fait son grand retour à la Seine Musicale jusqu’au 4 janvier. Cette adaptation sur les planches d’un des films les plus cultes du cinéma français promet de faire vibrer le cœur des Parisiens encore un peu plus longtemps et de continuer de conquérir toutes les générations, rappelant à quel point le message du film reste actuel, même trente ans plus tard. 

Panache, spontanéité et charisme : autant de qualificatifs qui décrivent à merveille Alexander Ferrario, Samy Belkassi et Alivor, les trois nouveaux visages qui incarnent sur scène les légendaires Vinz, Saïd et Hubert et relèvent ainsi le défi de succéder à Vincent Cassel, Saïd Taghmaoui et Hubert Koundé, figures emblématiques du film culte. Pour les guider dans cette aventure, c’est évidemment Mathieu Kassovitz, réalisateur du long-métrage original, qui enfile cette fois-ci la casquette de metteur en scène aux côtés de Serge Denoncourt afin d’adapter au mieux la justesse de son œuvre. 

Véritable fusion des disciplines avec de la danse, du rap et bien évidemment du théâtre, cette adaptation musicale offre aux comédiens l’occasion de devenir de véritables “couteaux suisses”, comme le dit si bien Alivor, rappeur avant tout, lors de notre interview vidéo. Pour résumer : un casting à la hauteur du précédent, une passion débordante qui envoûte la salle et un show digne du classique auquel il s’attaque.

“Jusqu’ici rien n’a changé ” : cet intertitre résonne tristement avec le message toujours actuel de la version de 1995. Si l’adaptation reprend les thèmes centraux du film – le quotidien des quartiers, la colère, la violence, l’injustice mais aussi la fraternité – il y ajoute un aspect inédit : une présence féminine forte et décisive interprétée par la danseuse et comédienne Camila Filali. Ce nouveau personnage empreint d’humanité et d’empathie se retrouve tiraillé entre l’amour et la peur d’une vie qu’elle refuse de subir, offrant l’un des plus beaux tableaux du spectacle. Son interprétation est si marquante qu’elle lui a valu une mise en avant inédite à la reprise du show : une place de choix sur la nouvelle affiche du spectacle placardée dans tout Paris. “C’est à moi que tu parles ?”, “Jusqu’ici tout va bien”... Rien que pour re-découvrir ces répliques mythiques en live, on vous crie d’y aller !

La Haine - Jusqu’ici rien n’a changé jusqu’au 4 janvier à la Seine Musicale.

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