Comment bien entreprendre avec la fondatrice de D-LAB Fleur Phelipeau

Il faut du cran pour lancer son entreprise ! C’est ce qu’a osé il y a 15 ans Fleur Phelipeau, la fondatrice des compléments alimentaires D-LAB, prônant un message ultra-novateur : la santé et la beauté sont intimement connectées. Agir en profondeur permettrait de restaurer les équilibres et de faire éclore la beauté de l’intérieur en misant sur des programmes uniques : à partir d’actifs à la fois naturels et puissants, il s’agit de prendre soin de sa peau, de ses cheveux, de son ventre et de son corps en général. Nous avons demandé à cette visionnaire de nous raconter son parcours ultra-inspirant, glanant au passage de très bons conseils pour oser se lancer à son tour. 

Racontez-nous les grandes lignes de votre parcours professionnel ? 

J’ai commencé mes études à Dauphine jusqu'à une Maîtrise de finances, avant de rejoindre HEC en 2e année. J’ai fini HEC avec un double master, puis j'ai obtenu le diplôme Télécom ParisTech. Finalement, je me suis toujours formée à ce qui, pour moi, était le moins évident dans le sens où je n'étais pas forcément douée en finance. Ma volonté dès le départ était de me fixer des challenges, d’utiliser les études pour chercher à connaître de nouveaux domaines… avant de lancer mon entreprise.

Quelqu’un en particulier vous a donné, si jeune, ce goût de l’entreprenariat ? 

En réalité, je ne me suis jamais vue faire autre chose. J'ai toujours voulu créer des choses que j'allais vendre derrière : à dix ans déjà, je fabriquais des bougies et des bijoux que je vendais sur le marché. J’adorais jouer à la marchande ! Je me voyais à l’époque en pharmacienne ou fleuriste… et au fond avec D-LAB, c’est un peu un mélange des deux. Si la vie nous réserve des surprises, je pense que cette volonté est une question de personnalité depuis le départ. Aussi, mon père a racheté quand j'étais jeune la compagnie de l’Eau de Vichy, puis développé son centre médical. J’ai donc baigné dans l’idée que la beauté venait de l’intérieur, qu’il y avait un lien indissociable entre beauté, santé et nutrition. Dans mon parcours d’entrepreneuse, je me suis beaucoup inspirée de mon père qui m’a pourtant toujours dit que je ne reprendrais jamais son affaire afin d’éviter les risques d’une passation filiale. Et d’ailleurs, même si j’ai deux enfants aujourd’hui, je sais qu’ils ne reprendront jamais la mienne non plus.

Vous vous êtes lancée seule : le conseillez-vous ?

Je l’ai fait en plus à une époque où ce n’était pas évident, il y a 15 ans en sortant tout juste de l’école. Même aujourd’hui, je n’ai pas d’investisseurs qui me suivent. Je me suis lancée avec mon prêt étudiant de 40 000 €, demandé la veille de la fin de mes études. Cependant, ce n’est pas une prise de risque que je recommanderais : cela m’a énormément stressée. J’ai mis plus de trois ans à me dégager un salaire, en plus du prêt à rembourser. 

Quels sont vos best-sellers aujourd’hui ?

Notre gamme au collagène (Jeunesse-Absolue, Absolu de Collagène…) fait partie de nos best-sellers depuis de nombreuses années, à l’instar de nos compléments alimentaires pour la beauté des cheveux et notre Absolu Hyaluronique qui repulpe la peau. Nous travaillons avec des actifs qui sont naturels, clean et au sourcing respectueux de la planète comme de la personne qui va l’ingérer, avec une réelle expertise de la chaîne en amont : comment les matières premières ont été récoltées, séchées, débactérialisées, stockées… Rien n’a été laissé au hasard. 

Pourquoi avoir ouvert votre propre usine de production ?

Cette usine, installée dans ma région de prédilection, c’est le projet de ma vie. La voir fonctionner tous les jours me procure une émotion extrême. Grâce à elle, nous avons pu monter les standards de qualité et parvenons désormais à utiliser des extraits très concentrés avec des normes quasiment pharmaceutiques sur toute la ligne. La grande différence, c’est que l’on peut sourcer aujourd’hui 100 % de nos matières premières plutôt que de les acheter chez des sous-traitants. Elle nous permet ainsi une liberté et une indépendance totalement inédites.

Comment parvient-on à financer un si gros projet ? 

Au moment de créer l’usine, nous avons été accompagnés en région par les banques locales qui nous ont fait confiance car elles comprennent notre métier. Les banques locales sont davantage prêtes à prendre des risques, à investir en faveur du développement du territoire. Nous avons pu compter sur elles en levée de dettes au lieu d'aller chercher des investisseurs. 

Faut-il attendre d’avoir un bon réseau pour lancer son entreprise ?

Je pense qu’il ne faut pas réfléchir : dès que son projet devient une véritable obsession, c’est le moment de le lancer. Car en réalité, on n’est jamais vraiment prêt. Il faut penser que le lancement n’est que le tout début de ce qui va se passer. Finalement, le réseau peut se faire assez facilement quand on a une approche relativement humble et bien pensée, cohérente et appliquée : énormément de gens vont alors vous tendre la main naturellement. D’ailleurs, ce n’est pas vrai de dire que les concurrents ne se parlent pas. Tout le monde peut se donner un coup de main, des conseils. Nous-mêmes à l’usine fabriquons pour d’autres, il y a beaucoup de bienveillance, notamment entre les projets qui se veulent engagés sur le social et l’environnement.

De quoi êtes-vous particulièrement fière dans votre réussite ?

À mes yeux, les plus belles réussites sont les réussites humaines dans l’entreprise que l’on crée, par exemple quand une personne vous dit qu'elle est épanouie, qu’elle se sent utile, qu’elle est fière des produits qui sortent, ou encore qu’elle est contente de venir travailler le matin. Voilà ma grande fierté.

Votre conseil fondamental pour bien lancer son entreprise ? 

Avant tout, celui de savoir ce qu’on veut : si vous ne savez pas ce que vous voulez, personne ne le saura pour vous. Il faut prendre le temps de se demander où l’on veut aller, dans quelle structure d’entreprise, se poser les bonnes questions puis déterminer précisément ses objectifs et savoir exactement jusqu'où l'on souhaite aller. Ensuite, il s’agit aussi de dire à ses partenaires où l’on va, car il est possible que d’autres n’en aient pas envie. 

Quels sont les next steps pour D-LAB ?

Nous prévoyons une extension de l’usine en lui rajoutant un peu moins de 2 000m². Nous avons également lancé un programme de recherche et développement pour cultiver nos propres ingrédients : c’est le seul maillon manquant de la chaîne.

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