Monet-Mitchell, l’évènement de l’automne à la Fondation Louis Vuitton

Joan Mitchell Monet

L’événement le plus attendu de cet automne, c’est à la Fondation Louis Vuitton que ça se passe. L’expo déjà culte Monet-Mitchell présente le dialogue entre les œuvres des deux peintres d’exception avec, pour fil rouge, les mythiques Nymphéas du pape de l’impressionnisme. On a fait pour vous la visite en avant-première.

 

Impressionnisme ou expressionisme ?

L’exposition, sublime, opère un parcours mettant en avant les accords et similitudes entre les œuvres des deux artistes. Malgré la différence de génération et de background culturel (Joan Mitchell est née en 1925 à Chicago, soit un an avant la mort de Monet), il suffit de jeter un coup d'œil à certaines de leurs œuvres pour établir le rapprochement. 

Les deux peintres s’essayent au jeu des
grands formats dans des perspectives vertigineuses qui réunissent pour la première fois le fameux triptyque de l’Agapanthe de Monet et le cycle spectaculaire de La Grande Vallée de Mitchell, des oeuvres représentatives de l’apogée d’une période de création exaltée. 

Pour mieux saisir les points communs de ces deux maîtres incontestés, les deux galeries du
rez-de-bassin présentent en plus une rétrospective dédiée à celle que l’on surnommait la Joan of art” (la Jeanne d’Arc… de l’art) : une femme libre et conquérante, à la culture artistique colossale, qui boit, fume et ose parler aussi fort qu’un homme.

 

Sensation française vs Feeling américain

Pendant longtemps, Monet a tenté de traduire ses impressions au plus proche de la réalité. Pourtant, dans ses œuvres tardives qui ornent les murs de la Fondation, le motif semble s’éloigner progressivement sans pour autant disparaître tout à fait. En dépit de quelques pertes de repères perspectifs (et de ses problèmes de vue), les contours des formes sont abandonnés au profit de la couleur à travers la captation d’une lumière fugitive. Monet préfère désormais “laisse[r] apparaître bien des fautes pour fixer [ses] sensations”. 

Les deux artistes partagent ainsi une sensibilité aigüe à la lumière et aux couleurs dont le jeu constitue l’essence même de leur art.
Mitchell y cherche une synergie dans sa mémoire, ses souvenirs magnifiés par l’exercice de la peinture et ses sentiments amplifiés par la connaissance des maestri modernes tels que Van Gogh, Cézanne, Matisse… 

Ultime point commun ? Ce rapport au au paysage si fusionnel et empreint de
lyrisme qui nous entraîne jusque sur les bords de la Seine.

 

Vétheuil vs Giverny

Installée en France, Joan Mitchell puise son inspiration depuis son atelier de Vétheuil, dans le Vexin voisin de Giverny. S’il y neige un jour, c’est aux tableaux de Monet qu’elle pense immédiatement : “Le matin surtout très tôt, c’est violet ; Monet a déjà montré cela…” En effet, pour Monet, la nature maîtrisée se concentre dans son jardin, son “plus beau chef-d'œuvre : un paradis fleuri avec un étang bordé de saules, dans lequel poussent des plantes aquatiques et bien sûr des nymphéas par centaines. 

Ces deux peintres auront consacré le travail de leur vie à l’émotion procurée par la nature, à travers des jeux de lumières traduits par des bleus, jaunes, verts, rouges, roses et mauves. Cette quête incessante de la couleur parfaite et ce sens inné de l’observation n’auront de cesse de rapprocher les deux artistes.

Dialogue Claude Monet - Joan Mitchell, du 5 octobre au 27 février, entrée plein tarif 16 €, ouvert le lundi, mercredi et jeudi de 11h à 20h, et du vendredi au dimanche de 10h à 20h

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