Le Double : l’adaptation du roman de Dostoïevski au théâtre fait le buzz

Scénographie rythmée de Ronan Rivière

© Ben Dumas

Goliadkine Petrovič, simple fonctionnaire de Saint-Pétersbourg, voit sa vie basculer lorsqu’il rencontre son homonyme qui, peu à peu, lui vole sa place et son identité. Comment le prouver sans sombrer dans la folie ?

Le héros du roman Le Double, de Fiodor Dostoïevski, revient au Théâtre le Ranelagh dans une mise en scène de Ronan Rivière qui appuie subtilement l’absurdité de la situation.

La chute du héros

Comment, d’un scénario ordinaire, arrive-t-on à une histoire des plus loufoques ?

Il était une fois… Monsieur Goliadkine, interprété par Ronan Rivière lui-même, discret conseiller titulaire pétersbourgeois, menant une vie des plus banales, entre travail et vie perso, auprès de son ami et domestique Pietrouchka (Michael Giorno-Cohen).

Mais celui-ci se perd et se met à délirer en rencontrant son double et homonyme, Goliadkine Petrovič. Orgueilleux, arrogant, impétueux, bon orateur… sont autant de qualificatifs pour présenter ce double, trublion parasite et intrusif, qui détruit peu à peu la réputation du “héros” et l’emmène vers une spirale paranoïaque.

C’est bien simple, plus rien ne lui appartient : après lui avoir volé son travail, ce “jumeau” maléfique en vient à s’immiscer dans son intimité en habitant chez lui. Tout prête à croire qu’il usurpe son identité alors que son entourage n’y voit qu’une “certaine ressemblance”... De quoi devenir fou !

Une scénographie rythmée

Ronan Rivière nous avait séduit avec les mises en scène du Roman de Monsieur Molière et de Faust, il revient avec une toute première adaptation au théâtre, avec plusieurs personnages, du conte hyper poétique de Dostoïevski.

Dans un décor constamment en mouvement, imprégné du constructivisme, aux couleurs passées, sous des jeux d’ombres et de lumières, le trouble se crée. Sur le principe de grands panneaux amovibles, la rue se transforme en bureau puis en habitat sous les yeux du spectateur. Une construction permanente qui fait écho à la reconstruction mentale du personnage.

La scéno danse et s’active tout autour du comédien qui n’en sort que plus confus. Bref, plus personne, entre le personnage et le spectateur, ne sait dissocier le rêve du réel et la folie du fantastique. On parvient à douter de son propre jugement. Finalement, est-ce bien vrai ?

Le plus : le pianiste (Olivier Mazal) en direct qui ponctue et rythme le texte à la perfection !

Réservations en ligne.

Le Double, 1h25, du mercredi au dimanche jusqu’au 12 janvier, billet à p. de 10 €.


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