Le best-seller de Mona Chollet qui cartonne au théâtre

Sorcieres

Il souffle comme un vent de sororité au Théâtre de l’Atelier, qui accueille l’adaptation scénique de Sorcières, le best-seller de Mona Chollet interprété par une petite armada d’actrices de haute volée. Une lecture musicale ultra-inspirante et girl power.

Chœurs de sorcières

Si vous avez échappé à la déferlante de La puissance invaincue des femmes, sous-titre du cultissime essai qui fut pour beaucoup une introduction au féminisme, le moment est venu pour une séance de rattrapage en compagnie d’un big-band de comédiennes et de musiciennes hors pair.

Chaque soir, quatre d’entre elles lisent des extraits choisis quand deux autres s’occupent des intermèdes musicaux, comme autant de respirations entre deux uppercuts, pour mieux ressentir et digérer ces maux. Parce que la chasse aux femmes trop indépendantes, pas suffisamment mères, plus assez jeunes, est loin d’être terminée…

Le casting intergénérationnel change quasiment à chaque représentation. Ce soir-là, c’est Eyé Haïdara, Anna Mouglalis, Clotilde Hesme et Irène Jacob qui occupent tour-à-tour la scène accompagnées de la chanteuse Fishbach et la batteuse Francky Gogo. Mais elles sont bien plus nombreuses à avoir accepté de suivre le collectif À définir dans un futur proche dans ce projet stimulant de transmissions et de communion, parmi lesquelles Constance Dollé, Aure Atika, Ariane Ascaride, Valérie Donzelli, Christiane Millet, Suzanne de Baecque, Clara Ysé, Léonie Pernet, Lucie Antunes ou Anne Pacéo. L’incarnation touche, indéniablement.

Femmes, libérez-vous !

Dans Sorcières, paru en 2018, Mona Chollet dresse un pont entre l’histoire de ces figures féminines persécutées au Moyen Âge et les femmes contemporaines emmurées dans des conventions et des stéréotypes. L’auteure fait émerger trois catégories de femmes avides de liberté qui se sentent trop à l’étroit dans leur condition : les indépendantes, celles qui refusent la maternité et celles qui assument leurs rides, leurs cheveux blancs et leur libido.

Ce sont les voix de ces sorcières d’aujourd’hui, joyeuses et ludiques, qui entrent en résonance avec le vécu et les questionnements d’un auditoire, largement féminin, venu assister à une expérience jubilatoire d’un jeu de massacre des préjugés et injonctions de toutes sortes qui modèlent nos féminité. “Le texte de Mona Chollet m’a fait du bien. Un reset de ma condition de femme. Il m’a interrogée, titillée ou éclairée sur ce que je considérais comme normal ou acquis. Une sorte de remise à niveau nécessaire. Et même sans être en accord sur tout, ces textes m’ont permis d’y trouver force et fondements, de me tenir droite, liée secrètement aux autres femmes”, confie Aure Atika. 1h15, c’est le temps nécessaire pour découvrir, redécouvrir ou appréhender ce grand  texte traduit dans quinze langues. Salutaire !

Jusqu’au 9 novembre, de 22 à 36 €. Infos et réservations.

Théâtre de l’Atelier, 1 place Charles-Dullin, 18e.

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