Alors que la plupart des théâtres parisiens tirent bientôt leur révérence jusqu’à la rentrée, quelques pépites d’humour, de danse et de théâtre, squattent encore les planches.
De l’impro avec Kheiron
Il en a écumé, des salles, depuis ses débuts au Jamel Comedy Club ! Et il est toujours aussi difficile de décrire ce qu’il se passe durant ses spectacles, puisque Kheiron est avant tout le roi de l'improvisation. Et comme il ne fait jamais rien comme personne, quand les autres partent en vacances, lui s’installe à l’Européen pour durant tout l’été. De retour avec On n'éteindra pas la lumière…, l’humoriste et cinéaste (Nous trois ou rien, Mauvaises herbes) ne sait jamais vraiment à l’avance les vannes qu’il va dégainer : même s’il existe un cadre, il faut s’attendre à une soirée imprévisible.
Une chose est certaine, le spectacle est interactif, spontané et plein d’esprit. À la manière d’un match de ping-pong, c’est un échange de balles et d’histoires qui se produit entre l’acteur et l’auditoire, constamment pris à parti.
Quand ? Du 1er juillet au 27 août.
Où ? L’Européen, 5 rue Biot, 17e. 34-36 €. Infos et réservations.
Et avant ? On se pose chez The Little Italy, la trattoria stylée de la Place de Clichy.
De la fantaisie avec Shazam, le spectacle culte de Philippe Decouflé
Il y a quelque chose de magique avec les créations du plus débridé des chorégraphes : on ne se lasse pas de les revoir. C’est donc une chance inouïe la pièce Shazam, créée en 1998, soit reprise pour quelques dates alors même que Philippe Decouflé, qui vient de créer cette année Stéréo, reste toujours aussi prolifique et effervescent.
Hommage au cinéma, Shazam est un condensé de l’univers “Decoufléen” : costumes extravagants, humour, chorégraphies inventives, illusions d’optiques traversent cette scénographie malicieuse. Le chef d’orchestre de la Compagnie DCA a souhaité rassembler autant que possible les interprètes d’origine qu’il mêle à des nouveaux danseurs. Ce sera forcément décalé et joyeux.
Quand ? Du 30 juin au 10 juillet.
Où ? Grande Halle de la Villette, 211 avenue Jean-Jaurès, 19e. De 12 à 32 €. Infos et réservations.
Et après ? On commande une pizza au feu de bois à La Petite Halle, juste à côté de la Grande Halle.
De la haute voltige chorégraphique avec Corps Extrêmes
Qui n’a jamais rêvé de prendre son envol, au sens propre comme au figuré ? Le chorégraphe et directeur du Théâtre national de Chaillot Rachid Ouramdane a décidé de défier la gravité, littéralement, en compagnie d’acrobates-voltigeurs de la compagnie XY et de sportifs de l’extrême.
Pour ce faire, le chorégraphe a d’abord choisi de projeter les images sur un grand mur d’escalade du highliner Nathan Paulin, funambule moderne connu pour avoir effectué une traversée de 1660 mètres à 340 mètres au dessus du Cirque de Navacelle. C’est ensuite les mots et les images de Nina Caprez, championne suisse d’escalade, qui évolue élégamment en parallèle sur la parois qui sert de scénographie. Voltigeurs, danseurs, grimpeurs évoluent ensuite entre portés périlleux, équilibres et déséquilibres dans une insatiable quête de soustraire à la pesanteur. D’une beauté à couper le souffle.
Quand ? Du 16 au 24 juin.
Où ? Théâtre national de Chaillot, 1 place du Trocadéro, 16e. De 8 à 39 €. Infos et réservations.
Et après ? Direction Hanami, la terrasse tokyoïte du Troca !
Une épopée spatiale avec La Courses des géants
“Houston , on a un problème…”, c’est bientôt la fin de cette irrésistible conquête de l’espace ! À l’affiche depuis plus d’un an, la dernière pièce de Mélody Mourey (Les Crapauds fous) est un incroyable mélange de fiction et de faits historiques qui nous emmène au cœur de la conquête spatiale. Le public est conquis par cet Apollo 13 théâtralisé.
Le pitch ? Jack Mancini (Jordi Le Bolloc’h), jeune rebelle américain de Chicago surdoué, qui rêve de conquête spatiale, rencontre un professeur en psychologie de la NASA dans la pizzeria où il travaille. Ce petit génie entrevoit une ouverture sur un autre chemin de vie : celui d’aller explorer les étoiles. À la poursuite de ses rêves, il embarque le public dans les hautes sphères de l’univers au fil de ses rencontres. Mention spéciale à Nicolas Lumbreras (Le Tour du monde en 80 jours, Edmond), qui interprète plusieurs personnages et a été distingué par le Molière 2022 du comédien dans un second rôle.
Quand ? Jusqu’au 29 juin.
Où ? Béliers Parisiens, 14 bis rue Sainte-Isaure, 18e. 39,60 €. Infos et réservations.
Et avant ? On fait une escale en Grèce pour une dînette à L’Ouzeri.
© Alejandro Guerrero
Et aussi… les dernières dates
Alex Lutz
C’est un être à part. Sensible, drôle, un brin mégalo (selon ses propres dires), mixant théâtre classique et farces pipi-caca avec virtuosité, le comédien agite à nouveau son “corps d’artiste” sur scène. Et la légende disait vrai : poésie oblige, l’entrée en scène se fait bel et bien sur un beau cheval blanc. César du meilleur acteur pour son film Guy, Alex Lutz revient faire un dernier tour de piste avec ses questions existentielles. Un must-see, on vous dit.
Du 23 juin au 3 juillet au Théâtre libre, 4 bd de Strasbourg, 10e. De 23 à 66 €. Infos et réservations. Retrouvez notre critique complète.
Zaï Zaï Zaï
Alerte, dernières parisiennes irrévocables pour ce petit bijou d’une heure qui se sirote à l’apéro ! Le Pitch ? À la caisse d’un supermarché, Fabrice (Fabcaro, donc), dessinateur de B.D., a oublié sa carte de fidélité dans un autre pantalon. Il ne faut pas trente secondes à la caissière pour appeler la sécurité du magasin. Il décide de prendre la fuite et s’embarque dans une chasse à l’homme ubuesque. Un road trip jubilatoire et salvateur épinglant les dysfonctionnements sécuritaires d’une société hébétée aux prises avec la paranoïa.
Jusqu’au 3 juillet au Théâtre de l’Atelier, 1 place Charles Dullin, Paris 18e. De 17 à 33 €. Infos et réservations.
© François Goize
Les Élucubrations d’un homme soudain frappé par la Grâce
Molière 2020 du meilleur acteur du théâtre privé, Edouard Baer se laisse aller à une mise en abyme jubilatoire en se glissant dans l’imper d’un comédien en fuite. Il débarque soudain à l’arrière de la salle et déroule les fils emmêlés de ses Élucubrations d’un homme frappé par la grâce. Avec sa nonchalance, son phrasé si singulier et son humour désinvolte, Edouard Baer happe son auditoire, déjà fan avant son entrée en scène.
Jusqu’au 1er juillet au Théâtre Antoine, 14 bd de Strasbourg, Paris 10e. De 18 à 69 €. Infos et réservations.
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