La bonne résolution de cette rentrée ? Booker d’ores et déjà les spectacles les plus prisés de l’année à Paris. Bingo, ça commence fort avec une programmation de folie entre pièces de théâtre, ballets et one-man-shows… Tour d’horizon des pépites à réserver illico.
Camille Chamoux au Petit Saint-Martin
Un exposé sur la finitude en 70 minutes pile, c’est la promesse du nouveau seule en scène de Camille Chamoux. Après Née sous Giscard et L’esprit de contradiction, la show girl revient avec un spectacle qui joue le chrono tout en pertinence et impertinence sous la direction ultra-subtile de Vincent Dedienne. Attention : vous vous reconnaîtrez forcément dans les tics de la citadine : obsession du temps à la seconde près en engueulant son Uber le nez sur Waze, problèmes existentiels du couple urbain chez les bobos... Mais aussi l’art du temps perdu en attendant son bo bun commandé sur Deliveroo. Ou la difficulté de prendre rendez-vous avec ses kids pour leur lire une histoire (“On se booke une soirée la semaine prochaine ?”).
Outre les bonnes blagues sur les gueules de bois et soirées de copines, les pics d’humour laissent aussi place à quelques jolies références littéraires (Vian, Proust…) et la difficulté d’exister de cette génération Y d’éternelles ados. Camille vanne et tacle l’omnipotence de nos parents boomers. Balance sur Catherine Deneuve et son droit d’être importunée. Tacle les vieux mâles dominants (Daniel Auteuil et Pierre Arditi jouant les éternels séducteurs). Bref : 1h10 de pur kif.
Jusqu’au 31 octobre au Théâtre du Petit-Saint-Martin, à partir de 30,50 €, réservations sur theatreonline.com.
© Christophe Raynaud de Lage
Christophe Honoré Proust pour la Comédie-Française
Proust par Christophe Honoré. On n’aurait pas rêvé meilleur spectacle pour l’automne. Le temps des travaux place Colette, la Comédie-Française, délocalisée à Marigny, a confié au réalisateur des Chansons d’amour la direction d’un premier spectacle avec la Troupe du Français qui fait revivre le 3e tome d’À la recherche du temps perdu, sans doute le plus contemporain, avec la collaboration de Dominique Blanc et Laurent Laffite.
On y retrouve son narrateur fétiche Charles Swann, incarné par le flamboyant Loïc Corbery, qui vient d'emménager avec sa famille à Paris dans un appartement de l’hôtel de Guermantes. Fasciné par cette famille aristocratique, Charles rêve de fréquenter leur salon, lieu de raffinement ultime, bousculé par les prémices de l'affaire Dreyfus.
Du 30 septembre au 15 novembre au Théâtre Marigny, à partir de 5 €, réservations sur billetterie.comedie-française.fr.
© Stéphane Lavoué, coll. Comédie-Française
Anne Berest et Lolita Chammah au Rond Point
C’est sans nul doute la pièce la plus parisienne de la rentrée, avec sur scène la brillante Lolita Chammah (fille d’Isabelle Huppert) et derrière le rideau Anne Berest, Prix Goncourt du Premier Roman, auteure et scénariste entre autres de Gabriele, Sagan 1954…“Nous sommes dans un appartement qui se trouve sur le campus universitaire de Minneapolis, aux États-Unis”, annonce-t-elle.
Dans cette création originale, les deux femmes interrogent la question de la maternité contemporaine avec une jeune mère complètement larguée face à l’instinct maternel, entre branle-bas de visites, festival de cris et de pleurs, réflexes imbéciles et réflexions des familles… La jeune maman traverse des états contraires dans un seule en scène très attendu dans la maison de Jean-Michel Ribes.
Du 7 au 17 octobre au Théâtre du Rond Point, à partir de 14 €, réservations sur theatredurondpoint.fr.
© Vincent Bérenger
Elodie Bouchez, star des Sorcières de Salem
Interrompu pendant le confinement après seulement 3 spectacles, la reprise du ballet diabolique d'Arthur Miller à Cardin fait du bruit. Il faut dire que la mise en scène d’Emmanuel Demarcy Mota revisite brillamment l’œuvre du dramaturge new-yorkais qui dénonçait à travers sa pièce les délires du maccarthysme...
La peste de la rumeur, des post-vérités et les pulsions puritaines sont ici à l’origine de tous les maux. En outre, Abigail, incarnée par l’incroyable Elodie Bouchez, mène une cabale contre la femme de son ex-amant John Proctor. Pour se venger de son amour perdu, Abigail va manigancer jusqu’à faire juger quelques jeunes femmes de son village pour sorcellerie.
Jusqu’au 10 octobre au Théâtre de la Ville espace Cardin, à partir de 18 €, réservations sur theatredelaville-paris.com.
© Jean-Louis Fernandez
Une soirée à l’opéra pour 10 €
Assister en avant-première aux grands spectacles lyriques et ballets du Palais Garnier et de l’Opéra Bastille, le tout pour 10 € tout ronds ? C’est l’offre démente que prolonge depuis 2015 l’Opéra national de Paris pour les moins de 29 ans. L’occasion de réserver absolument pour les prochains grands rendez-vous et (s’)offrir sa première soirée à l’opéra avec les plus belles Chorégraphies contemporaines (mercredi 4 novembre), le nouveau ballet Sadeh21 (mercredi 3 février) ou encore le mythique opéra Aïda de Verdi (mardi 9 février).
Programmation et réservations sur operadeparis.fr
© E. Bauer
Le créateur d’Edmond remet le couvert
Ses précédentes pièces Le cercle des illusionnistes, Edmond ou encore Le porteur d’histoire continuent à remplir les salles parisiennes. Pour La Scala, Alexis Michalik remet le couvert et délivre un spectacle d’une rare beauté. Son nouveau spectacle Une histoire d’amour, Molière 2020 du metteur en scène d'un spectacle de théâtre privé, triomphait déjà avant le confinement. On y suit la love story de deux femmes face à la PMA, dont une seule parvient à mettre un enfant au monde. Plusieurs années plus tard, séparées, elles se retrouvent à cause du cancer de l’une. Un mélodrame pas si larmoyant qui tire de belles punchlines et délivre un grand message d’espoir.
Jusqu’au 15 novembre à La Scala, dès 15 €, réservations sur indiv.themisweb.fr
© François Fonty
Rencontre sous lithium avec Nina Simone
I put a spell on you… La diva du blues se réincarne dans les traits de Jina Djemba (Les Liaisons Dangereuses sous la direction de John Malkovich, Elle de Paul Verhoeven....) dans le spectacle Miss Nina Simone, qui se focalise sur les heures sombres de la chanteuse et pianiste bipolaire abîmée par l’alcool et les médicaments. Un portrait touchant mais aussi très drôle grâce à l’apparition de son intendant fictif (appelé “petit cul”) entre un voyage à Paris pour s’acheter une robe et quelques manchons de poulet sauvagement dévorés. Également à l’adaptation de ce spectacle d’une vie, on retrouvera bientôt Jina Djemba dans la nouvelle série France 2 Le code...
À partir du jeudi 1er octobre au Théâtre de la Scène Parisienne, dès 18 €, réservations sur aparteweb.com
© Aurore Vinot
Et aussi…
Edouard Louis mis en espace par le gourou du théâtre contemporain Thomas Ostermeier, c’est la pièce la plus intello, pointue et snob de la rentrée. Ouf : il reste encore quelques places pour aller le voir aux Abbesses.
Jusqu’au 26 septembre au Théâtre de la Ville Les Abbesses, dès 18 €, réservations sur theatredelaville-paris.fr.
© Jean-Louis Fernandez
Jonathan Lambert assume son vrai prénom avec son tout nouveau spectacle Rodolphe. Sale histoire : les parents ne se sont pas entendus et pour l'état civil, le génie de la caricature s’appelle en fait Rodolphe-Jonathan. Voilà pour le début des révélations d'un homme à la moitié du chemin...
À partir du 5 novembre à L'Européen, 35 €, réservations sur fnacspectacles.com
Inès Reg maintient ses dates de l’automne au Casino de Paris et, fait rare, il reste des places ! On fonce découvrir les sketchs poilants de celle qui nous met définitivement des paillettes dans la vie, Kévin.
Jusqu’au 16 octobre au Casino de Paris, dès 39,40 €, réservations sur casinodeparis.fr
© Renaud Corlouer
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