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Oublie-moi : Quand l’amour fou devient une pépite théâtrale

Elle n’était pas passée inaperçue lors de sa création dans le OFF d’Avignon en 2022, puis lors de sa reprise au Théâtre du Petit Saint-Martin avant de remporter 4 Molières dont celui de la meilleure pièce de théâtre privé. Si vous n’avez pas encore eu la chance de voir évoluer sur scène Marie-Julie Baup et Thierry Lopez (chacun auréolé d’une statuette pour leur jeu absolument remarquable) dans Oublie-moi, réservez sans plus tarder votre fauteuil au Théâtre Actuel - La Bruyère pour passer de la joie intense aux larmes en un claquement de doigts. 

 

L’amour à l’épreuve de la maladie

Rien ne laissait présager que l’on ressortirait ému à ce point de ce qui s'annonçait être une bluette rose bonbon. Il était une fois Jeanne et Arthur, ils ne connaissent pas encore mais fréquentent la même boîte de nuit. Pour engager la conversation, il lui renverse son verre dessus. Technique imparable, surtout quand on se trémousse sur un tube planétaire tel que Words de F.R David. Une bande son qui deviendra “leur chanson”... car oui, c’est le coup de foudre. Ils s’emballent et emménagent ensemble, ils sont jeunes, beaux, spirituels et joyeux. Sortez les violons ? Pas vraiment, car sous les apparences d’une banale histoire d’amour se terre un mystère : celui de la dégénérescence cognitive plus communément appelée la maladie d'Alzheimer.

Hymne à l’amour fou, cette pièce adaptée d’In the other world, du dramaturge britannique Matthew Seager et interprétée par un duo de comédiens exaltés et justes, nous fait d’abord voir la vie en rose avant de nous faire monter les larmes aux yeux. Dans une scénographie impeccable et des lumières immersives, les tourtereaux nous charment par leur fantaisie et leurs chamailleries. Jusqu’au jour où un grain de sable vient enrayer la love story. 

Le premier indice du basculement de cette idylle se niche dans une liste de courses oubliées : à la superette, Arthur est incapable de se rappeler le produit qu’il est venu chercher. Entre flashback et présent, comme un jeu de piste, le public tente de percer le mystère de ce couple si séduisant. Le vernis rose s’écaille à mesure que la mémoire du jeune homme s’effrite, que ses souvenirs s’enfuient, que les mots s’oublient et l’on saisit mieux le choix musical quand on écoute le refrain : “Words don’t come easy to me / How can I find a way to make you see I love you”. À la fois drôle et tragique, cette pièce nous fait chavirer sans crier gare. Prêts à monter dans l’ascenseur émotionnel ? Vous ne le regretterez pas ! 

Du mardi au vendredi à 19h et le samedi à 18h30.  34 à 49 €, 12 € pour les - 26 ans.

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