6 bars audiophiles garantis sans fausse note

Ils déferlent sur le Japon, Londres et New York depuis quelques années. Nouvelle lubie des mélomanes et des fêtards en recherche de décibels pointus, le phénomène des bars audiophileslistening bars en V.O. – a pris d’assaut la capitale et réjouit déjà les millenials ! On a pris le temps de dénicher et tester les meilleures adresses avec autant d’attention que les fadas de 45 tours fouillant dans les bacs pour trouver LE vinyle pépite. Ready ? On se commande l’apéro et on remet le son.

 

Le plus festif : WAX 

Le lieu. En plein 10e arrondissement, quasi face à l'église Saint-Vincent de Paul, se niche un bar qui voue un culte, lui, au bon son. Chez WAX, on voit la lumière avec ce bar qui éclaire une déco brute et industrielle, donnant des airs de mini-club au lieu. En face de ce dernier, l'impressionnant système son signé Palladium Audio : deux colossales enceintes entourent une table de mixage. Plus bas, les vinyles, rangés en dessous de cette dernière, n’attendent qu'à tourner… 

Le son. Nos tympans se délectent de minimal house et de dub house, aux fréquences qui ne bombardent pas trop, et donc idéales pour profiter de son verre et de la musique. Cependant, pour ceux qui souhaitent poursuivre la night plus ardemment, attendez les environs de 22h pour profiter de DJ sets affutés et qui dépotent. 

À boire et à manger. Des cocktails signatures (15 €) inspirés de la culture électro. On adore le 909 (Rhum, Bourbon, Amaro, ananas et épices), cocktail clin d'œil à l’ancienne mixologue qui vient de Detroit, et dont le nom a été inspiré de la célèbre boîte à rythme pionnière de nombreux styles de musiques électroniques. Autre crush : The Bounce (Litchi, Cerise, umeshu, vodka et jus de citron), une potion acidulée à souhait, à moins de s’enfiler une pinte de rigueur (10 €). 

WAX, 96-98 rue d’Hauteville, Paris 10e. Ouvert le mardi de 18h30 à 00h et du mercredi au samedi de 18h30 à 1h30.

©Wax ©Sincasa

 

Le plus pointu : Listeners

Le lieu. À quelques pas de la Bibliothèque nationale de France, on pousse la porte de Listeners, un café/bar à vins audiophile fondé par Thomas de Coninck et Jérome Thomas, deux passionnés de musique. Sa particularité ? En plus de la salle de restauration où des playlists passent en fond sur un système son de luxe, une salle d’écoute spacieuse et des box d’écoutes individuels se cachent dans des parties annexes, pour écouter de la musique dans les meilleures conditions avec du matériel de très grande qualité. Des sessions d’écoute payantes sont donc possibles, pour les particuliers comme les professionnels. Les labels s’arrachent l’auditorium privatisable, une salle design, pensée pour le son et rien que le son : panneau blanc et noir, moquette, amplifieurs en bois dernier cri et machine qui convertit la musique digitale en analogue. Du très haut de gamme qui vaut le détour. 

Le son. Un peu de tout ! Le lieu n’a pas de genre préféré : ce qui prime avant tout, c’est la qualité de l’écoute, il est donc possible de venir écouter la musique de son choix. Dans les boxes individuels, on s’assoit confortablement pour méditer sur des compositions de jazzmen relevant de la musicothérapie, comme une session “massage du cerveau” qui nous fait du bien. Une impressionnante collection de vinyles trône en haut d’une mezzanine, et les fondateurs mélomanes nous choisissent un exemplaire à la fin de la session pour le jouer sur le tourne-disque de compète. 

À boire et à manger. Une carte de café simple mais aussi des apéritifs, plats froids et plats chauds préparés chaque jour. Le soir, on partage caviar de tomates séchées (8 €), houmous de haricots blancs au cumin (9 €) et jambon fumé accompagné de son écrasé de tomates (12 €) avec un verre de vin rouge ou blanc selon la sélection du moment (7 €). Pour le goûter, moelleux au chocolat ou milliardaire breton (5 €) accompagnent le café (ou le kombucha). 

Listeners - 10 rue Vivienne, Paris 2e. Ouvert du mercredi au vendredi de 13h à 22h, le samedi de 13h à 22h, le dimanche de 13h à 20h. Salle privatisable jusqu’à 10 personnes de 50 à 100€  selon les jours et les horaires de la semaine. 

© Kate Shanasy 

 

Le plus mode : Bambino 

Le lieu. Les new faces et jeunes dans le coup se retrouvent chez Bambino, ce sympathique bar à vinyles devenu un véritable Q.G. mode du Haut Marais. Dans une atmosphère tamisée et au son d’une playlist hautement chill, la team de Fabien Lombardi assume une inspiration à gros potentiel cool comme dans les listening bars de Londres, New York, Tokyo ou encore Tel Aviv. N’y pensez même pas pour un premier date : ce spot emballant et survolté ne supporte que les conversations presque criées dans l’oreille.

Le son. Parmi les centaines de vinyles, on retrouve des classiques du jazz à la Miles Davis en passant par la funk et la soul rétro des 60’s et 70’s, jusqu’au rap et à la néo-soul des 90’s : Erykah Badu, MF Doom ou encore Donald Byrd sont au rendez-vous pour faire vibrer les enceintes ultra-quali signées Palladium Audio

À boire et à manger. Les cool kids y partagent un tempura de courges spaghetti, aïoli et poutargue, des Saint-Jacques snackées et des moules marinières (3 assiettes 50 €). Mais le point fort de Bambino, c’est sa sélection de chouettes références de vins (verre entre 10 et 12 €) et de cocktails pression (14 €) dont notre préf’ : le Dumile bourbon pêche. 

Bambino, 25 rue Saint-Sébastien, Paris 11e. Ouvert tous les jours de 18h30 à 1h45.

 

Le plus méditerrannéen : Double Vie

Le lieu. Tout ce que Paris Nord compte de gens cool se rassemble à Doublevie, devenu en quelques mois le Q.G. des tablées de potes venues ripailler, trinquer et danser. À l’étage, ce sont bien les bons petits plats méditerranéens et les bouteilles de vin qui jouent les prolongations dans cette incroyable bâtisse des années 1940 recouverte de vitres, dont l’âme a été dépoussiérée par le D.A. et empereur du chill Laurent Laporte, fondateur du magazine Whereisthecool

Le son. Au rez-de-chaussée, à peine en contrebas, les vinyles font swinguer les troupes à base de sons emballants. Des line ups de DJs pointus sont prévus certaines semaines, une à deux fois par mois. 

À boire. Une sympathique sélection méridionale de vins naturels, bio ou en biodynamie parmi 50 références provenant des terroirs du Sud de la France, d’Italie et de Grèce. Comptez 7 € pour les vins au verre (Vinoceros, La Grange Saint-André, le pét’ nat’ Amos Baneres…) ou à partir de 29 € pour une bouteille, avec une petite passion pour le Tetramythos, un blanc minéral et salin provenant de Grèce (38 €). On partage dans le désordre complet des petites et grandes assiettes ultra-bien pensées, du beau produit sourcé au condiment qui va bien : arancini aubergine épinards pecorino (13 €), de fondants gnocchi de courge au parmesan servis dans un plat XXL (29 €), un tataki de thon grenade et basilic pour deux (36 €) et, miam miam en dessert, une mousse au chocolat fleur de sel et huile d’olive  dont vous nous direz des nouvelles (11 €). 

Doublevie, 2 rue Poulet, Paris 18e. Ouvert tous les jours. Service cuisine tous les soirs de 19h à 00h30. Déjeuner samedi et dimanche de 12h à 16h. 

© Géraldine Martens

 

Le plus feel good : Superflu

Le lieu. Des assiettes délicieuses et une atmosphère de fiesta cool avec DJ sets dans un décor hype à souhait aux influences rétro ? C’est le concept de Superflu, né de l’esprit de Jean Baptiste Andrau, anciennement à Stéréo (Paris 9e), qui coche toutes les cases et propose, du côté de Lamarck, un concept de table audiophile prêt à nous tenir éveillé·e·s toute la nuit. Dans la rue Marcadet, Superflu détonne avec sa devanture blanche très 70’s et son décor rétro-futuriste désigné par Jean-Baptiste Andrau, patron du restaurant et ancien architecte. Ici, tout est fait maison jusqu’au bout des assiettes, désignées exprès par la mère du boss. Dans cette adresse à la pointe du bon son, on trouve une salle blanche comme neige, des néons multicolores et une cour intérieure qui promet déjà des apéros à rallonge. L’équipe, sourire aux lèvres, est aussi good vibe que la playlist rétro-house qui passe en fond sonore. Dès l’arrivée, on repère direct les vinyles et platines qui nous permettront de digérer notre dîner en direct de la piste de danse…

Le son. Son décor en réflection de béton, pensé pour propager le son et permettre une excellente acoustique, en fait l’endroit préféré des zicos. Le bar propose des rendez-vous musicaux du jeudi au samedi. Passé 23h, la terrasse ferme, les tables s'accrochent au mur et le restaurant se transforme en boîte de nuit parfaite pour faire bouger ses invités (au max 60 personnes) sous l’éclairage de néons multicolores. Pour faire honneur à sa D.A. rétro, les DJ mixent avec vinyles ou sur des platines directement au bar, déjà présentes sur place. 

À boire et à manger. Des petits plats mijotés comme à la maison, à partager avec son date ou sa bande de potes. À la carte cet été, poireau à la flamme à la crème de shiitake, huile aigre-douce au sésame (12 €), brocoletti, huile parfumée zaatar sauvage, parmesan et noisettes torréfiées (12 €). Pour respecter son gage de qualité et de fraîcheur, la courte carte n’offre que deux desserts, mais ils sont absolument exquis : si vous hésitez entre la pecan pie, crème glacée et fleur d’oranger et caramel au miso (12 €) et le tartare de fraises siphon coco et crumble à la fève de tonka (10 €), prenez les deux ! Pour faire passer tout ça, on s’attrape un Spritz al Melone, une version du cocktail vénitien à la liqueur de melon et un verre de “petnat” (pour “pétillant naturel”) ces vins de vignes sauvages qui font fureur dans les bonnes caves parisiennes. 

Superflu, 227 bis rue Marcadet, Paris 18e. Ouvert du mardi au samedi au déjeuner, le soir jusqu’à 1h et jusqu’à 2h le week-end. Brunch les samedis et dimanches jusqu’à 15h.

 

Le plus feutré : Mesures 

Le lieu. Mesures, c’est le spot caché au cœur du Marais créé par les deux copains Guillaume Castagnet (Castor Club, Très Particulier) et le musicien Benoît de Bonnefamille qui gère les platines. Dans cet espace intimiste, pas de chichis : place aux matériaux bruts, une dizaine de tables et quelques chaises au comptoir pour profiter d’une ambiance qui s’inspire fortement des bars jazz kissa japonais. 

Le son. Une playlist jazz, soul, funk, pop et disco. Des vinyles sur des étagères tournent en fond avec des DJ Sets old school ponctuellement bookés. 

À boire et à manger. Pour les cocktails, on choisit parmi les signatures, les saisonniers et les classiques tous très sophistiqués (14 €). Notre préféré ? Le Singe en Hiver (parfait pour les fans de Gabin et Bébel) qui allie Calvados, pommes, framboise et une infusion de cumin. L’autre découverte est le surprenant Coconut Woman (Bitter, rhum, citron vert, sirop saké nigori-pop corn, sorbet noix de coco et muscade)  Un délice ! Ce qui vaut aussi le déplacement, ce sont les plats et les assiettes d’inspirations nipponnes signées Cyril Pham (Ogata). Coup de cœur ultime pour le shiitake (9 €), dont on a encore l’eau à la bouche. On opte aussi pour la salade Caesar qui fait bien passer le tout (9 €) et le très réconfortant hot dog (8 €). 

Mesures, 58 rue de Saintonge, Paris 3e. Ouvert du mardi au dimanche de 11h30 à 15h, du mardi au mercredi de 18h à 1h, et du jeudi au samedi de 18h à 2h. 

 

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