Ses sculptures sont des merveilles de poésie. 120 œuvres de Brancusi sont en ce moment précieusement exposées au Centre Pompidou, qui décortique aussi bien ses thématiques préférées, sa passion pour les animaux et son utilisation des matériaux pour tout savoir sur celui qui est considéré comme l’un des plus grands sculpteurs du XXe siècle. Inédit !
L’art de sculpter la matière
S’il y a bien une œuvre de Brancusi qui est connue, c’est la Muse endormie. Sans parler de sa beauté hypnotisante, cette sculpture est surtout l’exemple parfait pour admirer le travail minutieux de l’artiste roumain sur les matériaux. Il a tellement poli et lissé le bronze de cette œuvre que toute trace de geste est invisible. Résultat ? Une surface brillante comme un miroir qui reflète la lumière. Un vrai travail d’orfèvre qu’il répétait sur des matériaux bruts, comme le marbre, la pierre et le bois, et dont on découvre les secrets avec la reconstitution de son atelier au millimètre près !
Il faut dire que rien n’importait plus que la matière pour Brancusi : “C’est tellement dommage de gâcher une belle matière en y creusant des petits trous pour les yeux. Et ma matière est si belle [...], qui brille comme de l'or pur”, confiait-il. L’absence de détails lui permettait aussi de laisser libre cours à l’interprétation et est une source d'ambiguïté toujours à l’image de sa fameuse Princesse X. Vierge ou verge ? Libre au visiteur d’en décider !
Un zoo dans un musée !
Outre son goût prononcé pour la mythologie grecque, Brancusi était un passionné d’animaux. Dès les premières sculptures exposées, les visiteurs sont face à des coqs géants dont on distingue les crêtes. C’est pendant les années 1930 et 1940 que Brancusi se met à créer des séries consacrées à la thématique des animaux, une transition qui marque une évolution de sa part vers des formes obliques et horizontales.
Parmi ses animaux de prédilection : les volatiles, symboles de liberté pour lui, à qui le Centre Pompidou offre un emplacement d’exception. Face aux grandes baies vitrées du musée, les drôles d’Oiseaux de l’espace de Brancusi semblent voler au-dessus des toits parisiens. De façon toujours très abstraite et en simplifiant les formes, Brancusi crée ses propres animaux comme il les perçoit : ça donne un poisson sans écaille qui nage parmi les phoques formés à partir d’une forme cylindrique courbée, ou encore un crocodile en bois. Encore une fois, tout est suggéré pour laisser le visiteur deviner ce qu’il observe. À vous de trouver les tortues et les cygnes !
Jusqu’au 1er juillet.
© Centre Pompidou - Constantin Brancusi, Autoportrait avec la chienne Polaire dans l'atelier, Succession Brancusi, All rights reserved (Adagp), Georges Meguerditchian, Centre Pompidou, Mnam−Cci/Dist. Rmn-Gp - Constantin Brancusi, La Muse endormie, Succession Brancusi, All rights reserved (Adagp), Centre Pompidou, MNAM−CCI/Adam Rzepka/Dist. RMN-GP. Constantin Brancusi, Princesse X, Succession Brancusi, All rights reserved (Adagp), Georges Meguerditchian, Centre Pompidou, Mnam−Cci/Dist. Rmn-Gp - Centre Pompidou - Constantin Brancusi, Danaïde, Succession Brancusi, All right reserved, Adagp, Paris 2024, Centre Pompidou, Mnam-Cci/Adam Rzepka/Dist. Rmn-Gp.
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